Réveil à six heures par le départ de deux commerces qui, comme nous, ont passé la nuit devant l’écluse de Viesville.
Un brin de toilette, je mets le moteur, on mange notre muesli matinal pendant la bassinée et nous voilà partis direction Charleroi.
Nous aimons beaucoup le Hainaut, les paysages sont beaux, les gens aimables, l’infrastructure fluviale propre et en bon état, VNF devrait venir voir comment faire.
Un pont de chemin de fer couleur bleu indigo semble flambant neuf, sur la poutre maîtresse horizontale on peut lire: ‘Peint en 2008 – Époxy-Polyuréthane’.
En traversant Charleroi, le paysage change et nous avons un léger pincement au cœur, les industries mortes et abandonnées donnent le cafard.
Les grues, les silos et les hangars rouillés nous font penser au parc historico-industriel de Duisbourg que nous avons visité il y a quelques années, le fantôme de la gloire de la Ruhr.
Nous aimons beaucoup l’archéologie industrielle et nous avons savouré cette excursion.
Ici, la douleur et la misère que nous savons être le sort de beaucoup de travailleurs de la région, nous donne à la traversée de Charleroi un malaise. Les maisons ouvrières sont petites et tristes, les jardinets qui donnent sur la Sambre comportent des constructions en brique de ciment, en taule ondulée ou en vielles briques rouges, le tout semble abandonné, du moins, nous ne voyons personne, sauf parfois un rare pêcheur.
Au long du Canal du Centre et aussi au long de la Sambre, nous croisons de nombreuses usines de traitement des déchets ferreux qu’alimentent de grands commerces dont le plus long est le Circo, 105 m de long, 12,5 m de large, capacité de chargement 2365 T, ce qui fait 230 camions de 10T, comme le soulignent les mariniers.
Nous le suivons pendant toute l’après-midi, il nous ennuie un peu car il n’avance pas vite et comme les écluses de la Sambre font 112m de longueur, nous devons le laisser prendre la bassinée seul.
On dirait que la région Wallonne est en train de démanteler et de couper en petits morceaux toutes ses anciennes usines pour en faire des pellets destinés à Arcelor-Mittal.
Dans l’écluse de Rosselies, la sixième de la journée, j’attache le Chat Lune à un gros bollard, la porte amont se referme et l’eau baisse d’un mètre cinquante. Soudain M. me signale qu’à l’arrière du bateau l’eau du bassin bouillonne avec la vigueur d’une crue de printemps sur l’Yonne, le niveau de l’eau remonte avec la même vigueur, j’ajuste l’amarre en conséquence.
Au VHF je signale la chose à l’éclusier, il observe un moment d’hésitation, puis il me fait: « Ah oui, je contrôle mes vannes monsieur », le bouillonnement s’arrête, le bassin se vide et nous sortons de l’écluse. Les tableaux de bord modernes ont plein de boutons, on a vite fait de les confondre.
Comme à chaque fois, je le remercie pour le travail bien fait et lui souhaite une bonne fin de journée.
Nous amarrons le bateau au pied de l’Abbaye de Floreffe.
Hello Chat Lune
Ici VAGABOND,…
cette année nous allons faire un tour vers l’Allemagne. Plus précisement la Sarre et la Moselle, notre région natale que nous avons quitté pour Paris, il y a 33 ans…
Au retour vers Maasbracht, nous avons envie de changer de chemin. Au lieu de remonter la Maas. Nous pensons bifurquer à Namur pour prendre la Sambre et puis remonter par la Belgique, idéalement en évitant les grandes canaux. En regardant la carte, nous nous sommes aperçus qu’il y visiblement très peu de haltes ou de port entre Namur et Charleroi.
Est-ce que vous auriez des conseils à nous donner? Pour les haltes et pour le trajet. Merci d’avance! Sans être (trop) indiscret: quel est votre programme 2016?
Bien à vous
Christine & Siggi
Bonsoir Christine et Siggi,
Je vais me rendre la vie facile. Si vous lisez mes billets datés de mai 2014 vous trouverez les informations recherchées.
Je vais aussi vous répondre plus longuement sur votre adresse mail.
@+Guy