Carnet de Terre # 33 – Olli Soikkeli, le Louvre de Lens et le musée du Dessin de Gravelines

Olli Soikkeli est Finlandais et il a 24 ans. Il s’est mis à la guitare à l’âge de 12 ans. En écoutant Django Reinhard il devint virtuose de l’instrument et à 20 ans il fut découvert par des gitans hollandais qui le prirent sous leurs ailes. Aujourd’hui, il habite New York et il est mondialement connu dans le milieu du jazz manouche.

Nous avons fait sa connaissance lors du festival Djangofolies de 2014.
Cette année il revient à Gand dans la Turbinezaal de la Centrale. Avec son compère manouche Paulus Schäfer et le bassiste Arnoud van de Berg, ils forment le Hot Club D’Europe.
De la virtuosité à l’état pur, nous passons une soirée mémorable. http://www.ollisoikkeli.com

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Après la musique, les musées.

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Le Louvre de Lens propose une exposition intitulée ‘Dansez, embrassez qui vous voulez’. C’est une ode à fête galante et pastorale, très à la mode sous Louis XV.
La régence et Madame de Pompadour aimaient vivre, les idées et les mœurs se libèrent. Les artistes peignent, dessinent et sculptent les badinages amoureux et le plaisir des sens. Pour accompagner tout cela ils composent une musique légère à jouer dans un cadre champêtre.
François Boucher, Louis-Joseph Watteau, Jean-Baptiste Pater et autres, s’en donnent à cœur joie pour illustrer par leur tableaux, leurs estampes, leurs tapisseries et leurs pièces de faïence, les bergers qui content fleurette aux bergères, les fruits que l’on ceuille et l’oiseau qui s’échappe de la cage, symbole de la virginité qui s’envole.
Souvent, je sors la loupe que j’ai toujours en poche, pour scruter la finesse du détails d’une eau forte ou les doigts en porcelaine d’une figurine en faïence de Meissen.

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Comme de coutume, nous parcourons l’exposition dans le sens voulu par le curateur et ensuite, arrivés à la fin, nous rebroussons chemin pour faire le parcours dans le sens inverse, pour revoir les œuvres que nous avons particulièrement aimées.
Comme le souligne Marleen, faire le même chemin, ou la même rivière, dans le sens inverse, permet de découvrir deux paysages entièrement différents.

Dans l’aile est-ouest du Louvre de Lens, se trouve la Galerie du Temps. C’est une longue salle rectangulaire, ouverte et bien éclairée, dans laquelle sont exposés une sélection d’œuvres, tableaux, sculptures, bas-reliefs, objets usuels et religieux positionnés selon la chronologie du temps. De la statuette d’un génie protecteur en provenance de l’Asie Centrale, daté de 2700 ans avant notre ère, en passant par Suzanne au bain de Tintoret, jusqu’au portrait de Napoléon Ier.
La salle est une espèce de catalogue destiné à pousser le visiteur à prendre le prochain Thalys pour aller voir le Louvre de Paris.

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Parmi les eaux-fortes de l’exposition temporaire, Marleen, qui aime situer l’origine des œuvres exposées, découvre qu’une des estampes provient du ‘Musée du Dessin et de l’Estampe Originale’ de Gravelines.

Il ne nous en faut pas plus pour que quelques jours plus tard, notre curiosité nous conduise vers la petite ville côtière du nord de la France qui doit sa réputation à sa centrale nucléaire, la plus puissante d’Europe, et non à la forteresse construite par Vauban, site du musée.
La forteresse est flambant neuve, le guide nous confie qu’elle vient d’être restaurée. J’imagine que l’usine nucléaire localisée sur le territoire de la ville, alimente généreusement les caisses communales.
Le musée du dessin est situé dans l’ancienne poudrière du bastion, un bâtiment à deux étages, aux murs épais, comme il se doit.

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Au lieu des gravures de la renaissance que nous pensions y trouver, le musée a organisé une exposition temporaire dediée à Charles Gadenne (1925-2012). L’artiste local, peintre et sculpteur, confie avoir été inspiré par beaucoup d’artistes modernes et c’est avec joie que nous découvrons, à côté de ses œuvres, dans le petit musée de province, des dessins de Henri Matise, Pablo Picasso, Lucien Freud et des sculptures d’Alberto Giacometti.
Cerise sur le gâteau, au niveau inférieur de la poudrière, une série d’estampes en couleurs de David Hockney, justifient largement notre ‘city-trip’.

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Nous quittons le musée et faisons le tour des fortifications. La citadelle fut construite par Charles Quint au XVIe, rénovée fin XVIIe par Vauban et au début du XXIe par la mairie de Gravelines.
Les douves sont navigables et en été des bateaux de plaisance permettent aux touristes d’en faire le tour, nous confie le guide.
Les jardins de la Citadelle forment le Jardin des Sculptures. On peut y voir des bronzes de Gadenne, George Minne et Magda Nemeth.

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Nous poussons une pointe vers ma mer, la plage s’appelle Petit Fort-Philippe, au loin on voit passer un bac et un porte-containers.
Sur la place, nous achetons une pâtisserie chez le boulanger, ‘Au Pain Paillasse, Hélène et Reginald Merlot’. L’indication sur la porte d’entrée mentionne que le magasin est ouvert de 05:30 à 19:00 non stop.
Les travailleurs de la centrale nucléaire veulent leur pain frais avant d’aller bosser.

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