Odense, la troisième ville la plus important du Danemark, est à une demi heure de voiture du moulin du château de Egeskov. On s’installe dans le ‘City Camping’, à 10 minutes de bus du centre de la ville.
C’est un camping d’une propreté remarquable où toutes les facilités sont présentes et fonctionnent. Nous y restons deux jours.
À côté de la collection permanente de peinture Danoise, le musée Brandts offre deux expositions temporaires. La première présente des photos truquées. Les auteurs utilisent des logiciels pour manipuler leurs œuvres. Le belge Filip Dujardin crée des vues urbaines imaginaires, le néerlandais Robert Overweg des paysages virtuels et l’allemand Gerhard Mantz des paysages fictifs. Les photos ci-jointes sont parlantes.
La deuxième exposition nous plonge dans la science fiction. Nous passons un bon moment à regarder les extraits de films, Metropolis, Frankenstein, Doctor Strangelove, Godzilla, Alien, Back to the Future, Odyssée 2001 et les autres. Nous admirons les maquettes des vaisseaux spatiaux, les combinaisons spatiales de leurs occupants et le monstre Alien grandeur nature.
D’après le dessinateur de la BD ci-jointe, en l’an 2000 nous serons tous en l’air, munis d’ailes de papillons.
Un autre musée amusant, intitulé ‘Tidens Samling’, présente des intérieurs d’époques, décade par décade, depuis la deuxième guerre mondiale à nos jours. La dame à l’entrée nous signale qu’on peut toucher à tout et même ouvrir les armoires.
On ne se laisse pas dire, on prend, on triture et on touche, nous reconnaissons les objets pour les avoir vécus. Je vois le téléphone mural qui se trouvait dans la pièce du fond, chez mes grand-parents paternels à Isières. Le village avait deux téléphones. Un dans le café près de la Place du Jeux de Balle et un chez ma grand-mère. Au besoin, les villageois venaient l’utiliser et le prix de la communication allait dans une boîte en fer blanc placée à côté du bottin, sur une commode placée sous l’engin. La communication terminée, le visiteur se voyait offrir une ‘jatte’ de café et on commentait l’échange téléphonique. Comme dans toutes les maisons du village, le breuvage sortait d’une cafetière posée sur la partie tiède du poêle à charbon de la pièce principale de la maison.
La dernière halte avant Laven est Middelfart. La ville est située sur le Lillebælt (petite ceinture), le détroit de mer qui sépare l’île de Fyn du Jutland.
On y trouve le musée ‘CLAY’. C’est selon la brochure, un des plus importants musée de l’art de la céramique d’Europe. La collection permanente (Treasury Gallery) retrace l’histoire et on peut admirer des œuvres vieilles de plusieurs siècles à des créations contemporaines issues des ateliers renommés tel que le Royal Copenhagen.
Le lendemain nous rangeons notre engin sur la pelouse du jardin de Jacqueline et Jørgen.
Nous passons ici une petite semaine très agréable.
Le matin, nous accompagnons Jørgen pour sa promenade journalière. Pendant deux heures, Raksha à la laisse, il se promène dans les forêts qui entourent sa maison. C’est la saison des champignons sauvages et mon beau-frère connait la différence entre les espèces comestibles et celles qu’on ne mange qu’une fois. Un de ses favori est le cèpe de Bordeaux qui au Denmark s’appelle le ‘Carl Johan’.
Il s’avère que Charles XIV, Roi de Suède et de Norvège depuis 1818, introduit et cultivait cette espèce dans les jardins de son palais, le Rosenberg Palace à Stockholm. Ce souverain n’est autre que le maréchal de Napoleon, Jean Bernadotte, lequel se fâcha avec l’empereur et se joignit à la tête de son armée Suédoise aux troupes Autrichiennes, Russes, et Anglaises pour vaincre l’armée française à Leipzig, à la bataille des Nation en septembre 1814.
Jean Bernadotte se fit appeler Carl Johan. Ses descendants sont aujourd’hui, toujours assis sur le trône du Royaume de Suède.
Mon prochain billet relatera notre voyage vers Grenen, le point géographique le plus au nord du Danemark, là où le Skagerak rencontre le Kattegat.