Prenzlauer Berg

Quelle belle journée, je commence à m’échauffer à Berlin. Pendant nos premières promenades j’avais probablement Paris en tête et j’observais Berlin avec un détachement clinique. Je suivais pas à pas les recommandations de Marjolein et je les cataloguais comme on parcoure une check-list, ‘been there, done that’ disent les américains.
Aujourd’hui dans le quartier du Prenzlauer Berg, il y a de l’émotion dans l’air. Le parcours est particulièrement charmant, je trouvais hier que les rues étaient vivantes, ici elles vibrent. C’était l’origine au début du siècle dernier, une communauté ouvrière, négligée pendant la période DDR et reprise en main par des artistes et des jeunes en rébellion après la chute du mur. Aujourd’hui les rebelles ont troqué leurs Harley’s pour des voitures d’enfants et le quartier ressemble à une gigantesque nurserie. Nous avons rarement vu autant de magasins de jouets d’enfants, de librairies d’enfants, de plaines de jeux et de mamans poussant des landaus. Dans toutes les rues il y a des boutiques marrantes et de nombreux restaurants avec une dominance Vietnamienne ainsi que les ineffables ‘Kaffee, Kuchen und Frühstuck auf jeder Zeit.’ Beaucoup d’Asiatiques arborent un grand panneau « Shushi 50% », on n’ose pas trop s’y risquer, nous aimons le poisson frais.
Berlin est la ville des moineaux, il y en a partout, Alors que chez nous c’est une espèce en voie de disparition, ici, lorsqu’on mange sur une terrasse, ils viennent picorer dans votre assiette. Ce sont mes oiseaux préférés, Piaf avait raison, ils ont une arrogance sympathique et ils relient Paris à Berlin.
Avant le lunch nous parcourons un grand cimetière juif. Il est midi moins le quart lorsque nous y pénétrons et la gardienne nous avertit qu’elle ferme à 13:00. Elle nous explique que si nous restons enfermés la police viendra nous déloger et que cela nous couterait 20 € d’amende pour la perturbation des âmes.
Pour maintenir l’équilibre nous visitons une église protestante néo-gothique en brique rouge, la Gethsemanekirche. C’est une grande construction tout en rond, l’intérieur est accueillant, harmonieux, un organiste joue et l’acoustique est parfaite comme nous le fait remarquer le bedeau, et construit avant que le mot n’existe. Elle servit de lieu de réunion aux opposants pacifiques de la DDR en octobre 1989 et déclencha le glas du régime.
Le soleil ne nous a pas quitté de la journée.

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