Les barbares de la DDR ont utilisé pendant quarante ans le château de Reichsberg comme sanatorium. Les cabinets privés et les salles richement décorées en ont subi les conséquences.
En 1991 commença une majeure opération de restauration et de recherche des trésors perdus qui se poursuit encore de nos jours.
Le château est grand et les restaurateurs ont fait un remarquable travail de reconstitution de la décoration des murs.
Malheureusement le mobilier manque et la voix du guide électronique que nous avons pendu à notre cou débite des phrases du genre: ‘Vous vous trouvez dans le cabinet d’étude du prince Henri. Les murs de cette chambre étaient recouverts de soie bleue – en effet, mais du neuf – dans le coin gauche se trouvait le bureau du prince – rien – en face un récamier – rien – dans lequel le prince aimait d’allonger pour lire, une commode en acajou et une table de jeux – rien – complétaient le mobilier de cette chambre.’
Le château fut offert à Frédéric II par son père le Roi de Prusse Frédéric Guillaume I. Celui-ci fit appel à son architecte favori, Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff pour le reconstruire. Frédéric disait à loisir que ses années à Rheinsberg étaient les plus belles années de sa vie.
À son accession sur le trône, il en fit don à son frère Henri. Ce dernier aima tellement le château qu’il demanda à y être enterré, ce qui fut fait dans le parc sous une pyramide romantique à l’épitaphe en français, composée par le prince. Voir la photo ci-dessous.
Le café en face du port, ainsi que la rue qui mène au village, portent le nom de Tucholsky. Dans une annexe du château une exposition est consacrée à l’écrivain. Curieux, je m’informe et l’homme des tickets m’explique que Kurt Tucholsky passa ici un weekend amoureux prolongé avec une amie à la suite duquel il écrivit le petit livre qui le rendit célèbre:
« Rheinsberg – ein Bilderbuch für Verliebte ».
Tucholsky aimait les femmes et son ami Theobald Tiger lui dédia un beau poème que je joins en annexe.
Après la sieste nous flânons dans le village et comme souvent aux endroits les plus inattendus nous découvrons un témoignage de l’horreur de la deuxième guerre mondiale.
Voir la photo ci-dessous.
Au marché du village nous achetons nos premières cerises de la saison.