Heinrich, Franja et Miriam Bialystock habitaient à Brème. En 1938 ils fuirent en Belgique, où ils furent appréhendés et internés à Malines puis déportés à Auschwitz où ils furent exécutés le 1.9.1942. Nous lisons leurs noms inscrits sur des plaques en laitons, serties dans le trottoir de la rue Am Brill et nous avons une pensée pour eux.
Lors de nos flâneries en ville nous achoppons régulièrement sur des ‘Stolpersteine’. C’est toujours l’occasion d’un moment d’arrêt. Cette initiative ne cesse de nous émouvoir.
J’ai déjà eu l’occasion de commenter les ‘Stolpersteine’ dans mon billet du 24 août 2010.
C’est en 1993 que l’artiste Gunter Demnig encastra à plusieurs endroits de la ville de Cologne, dans le trottoir, une plaque en laiton devant la maison où avait habité une victime de l’holocauste. L’inscription porte son nom, sa date de naissance et le lieu et la circonstance de son meurtre.
L’idée a fait son chemin et la plupart des villes en Allemagne ont joint l’action et l’on compte plus de 25.000 plaques commémoratives placées à ce jour.
L’Autriche, la Hongrie, la Tchéquie, la Belgique, la Croatie, les Pays-Bas, l’Italie, la Slovénie et la Pologne ont suivi le mouvement mais il semblerait qu’il n’en ait aucune en France et que « le Conseil d’Etat vérifie si cette démarche ne porte pas atteinte aux règles constitutionnelles sur la laïcité et la liberté d’opinion ». Qu’en pense François Hollande?
Ce dimanche matin, M. utilise les ‘Miele’ de la capitainerie pour nous remettre à neuf.
L’après-midi il fait toujours beau et nous continuons nos flâneries en ville dont je livre ci-après quelques photos en vrac.
Au nord de la pointe de l’île entre la Weser et la Alte Weser, au niveau du Bürgermeister-Smidt-Brücke, se trouve logé dans quatre Speicher, des entrepôts en brique rouge, le Gegenwartmusuem, le musée d’Art Contemporain.
Le conservateur a beaucoup d’humour comme en témoignent les oeuvres exposées d’artistes que nous ne connaissons pas, malgré leur renommée internationale. Sous les combles Rolf Julius a installé 2 tambours qui battent un rythme frénétique actionnés par deux moteurs électriques qui s’éveillent au passage des visiteurs.
Rebecca Horn qui habite Berlin et Paris a réalisé entre autres choses, un film contemplatif tourné dans un atelier de danse classique à New York.
En fin de journée nous avons repéré dans la St.-Veits-Kapelle de la Unser-Lieben-Frauen-Kirche, un concert de cantates baroques Françaises exécutés par un claveciniste, une flutiste et une chanteuse. La flutiste qui présente les oeuvres commente que ces cantates sont courtes car les Français du 18e siècle n’avaient pas la patience d’écouter des longs morceaux, ce qui fait sourire l’audience mélomane. Les compositeurs tel que Elisabeth Jaquet de la Guerre et Michel Pignolet de Montéclair puisent dans le répertoire des légendes antiques pour réaliser leurs compositions.
Lundi matin, avant de profiter de la marée descendante, nous piquons une tête au Hilton qui est logé Böttnerstrasse, dans la Haus Atlantis réalisé par Bernard Hoetger en 1930.
La cage d’escalier et la salle située à l’étage supérieur sont des perles d’Art Déco de l’Allemagne du Nord.
Pour les intéressés, l’ensemble n’est accessible au public que le lundi. Il suffit de se présenter à la réception de l’hôtel et la réceptionniste vous remettra la clé de la salle en échange d’une pièce d’identité. Si vous venez à Bremen, organisez-vous pour y être le lundi et ne ratez pas la visite de la Haus Atlantis.
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Votre article parle de tellement de choses !
C’est que nous retenons surtout ce sont les Stolpersteine, un rappel à l’histoire.
Ce sont des témoignages discrets mais tellement puissants!