Groningen mérite un arrêt prolongé. Nous avons amarré le Chat Lune dans notre port préféré, le Oosterhaven au coeur de la ville.
Nous sommes en route vers Gand où nous voulons arriver le 14 juillet au plus tard pour voir défiler le cortège des fêtes annuelles de la ville. L’origine des ‘Gentsche Fieste’ remonte à 1840 mais c’est en 1960 que Walter De Buck, sculpteur et chanteur Gantois, revitalisa sur le parvis de l’église Saint-Jacques, avec ses amis et complices, la fête populaire et lui donnant un côté anarchisant et rebelle. Depuis lors, la municipalité a structuré les évènements tout en leur laissant une spontanéité et une diversité qui font leur succès et leur charme.
Du samedi 14 juillet à 14:00, date d’ouverture où le ‘Belleman’, le crieur de la ville, en tête du cortège inaugural, annonce en dialecte gantois, le début des festivités, et le lundi 23 juillet à 23:00, le jour des porte-monnaies vides, une foule d’artistes, de saltimbanques, musiciens et marionnettistes, venus des quatre coins du globe, présentent leur spectacles en rue à un public ravi et bon enfant.
De façon un peu plus officielle, pendant les dix jours que durent les fêtes, des podiums couverts offrent au public des musiciens et des artistes plus connus. Ces spectacles sont gratuits, car payés par la municipalité.
On dénombre bon an mal an, près de deux millions de visiteurs que ces festivités uniques en Europe par leur caractère, leur diversité et leur durée, attirent vers notre belle ville.
Qu’on se le dise!
En écrivant mes billets je n’ai pas l’intention de me substituer au Guides Bleus, je me contente de décrire les découvertes qui nous ont fait plaisir tout au long des fleuves, lacs, canaux et rivières que le Chat Lune croise et parcourt. Les jours suivants sont des jours de navigation et mes écrits ne feront pas l’inventaire des écluses et des ponts levis.
À propos de Guides Bleus, il faut rechercher ceux publiés avant 1955. En effet, à partir de cette date les éditeurs qui voyaient leurs ventes baisser, ont modernisé leurs écrits et les guides deviennent moins descriptifs et ‘plus accessibles au grand public’.
J’en possède tout une collection et mon préféré est celui de 1929 qui décrit 8 promenades à travers Paris.
Nous les avons toutes faites il y a quelques année et nous avons été agréablement surpris qu’à l’exception, en moins, de la disparition des lignes de tramway, des trains de la petite ceinture, des pavillons Baltard et en plus, le centre Pompidou, la tour Montparnasse, la grande bibliothèque et autres nouveautés présidentielles, rien n’avait changé, merci Dietrich von Choltitz.
Groningen est une ville universitaire qui a su ne pas pousser en hauteur, la brique rouge domine et ses étudiants la font vibrer.
Son musée d’art contemporain est le fruit de l’imagination de quatre architectes et décorateurs et ça se voit, jugez-en par la photo ci-jointe.
Remarquable contraste, en face, de l’autre côté du canal, se trouve la gare centrale. Construite en 1896 elle a été rénovée en 1999 et remise dans son état d’origine. Rien que le plafond en papier collé vaut le déplacement.
M. qui a un faible pour les musées universitaires et hospitaliers, ne rate pas celui de Groningen et à côté des squelettes d’enfants et des bocaux contenant les fœtus siamois, elle découvre le modèle réduit de la première voiture électrique construite en 1840 par le professeur Sibrandus Stratingh. Ce dernier mourut avant d’avoir pu fabriquer l’engin grandeur nature.
En 1835 il avait parcouru avec succès les rues de Groningen avec une voiture à vapeur qu’il avait inventé et construit avec le mécanicien Becker. Stratingh trouvait que ce véhicule était par trop bruyant, encombrant et nauséabond, ce qui avait orienté ses recherches vers des alternatives électriques.
Ne dit-on pas que l’histoire se ré-invente?
magnifiques bâtiments !
Oui, l’histoire se re-invente. Enfant je me rappelle les trams dans certaines villes qui ont disparus au nom du progrès et au nom de ce progrès justement on remet les trams…