La ville d’Utrecht compte 17 églises dans l’enceinte de la vieille ville.
La plus célèbre est le Dôme avec son clocher qui, si l’on peut en croire la brochure, est le plus haut du pays.
Il a la particularité d’être séparé du transept et du coeur de l’église par une vaste plaine pavée.
Avant de lire l’explication, je m’étais demandé quel symbole le maître maçon avait voulu imprimer à l’édifice, où était-ce comme souvent à l’époque, un manque de fonds des mandataires qui avait fait déménager les compagnons vers des mécènes plus généreux en laissant le chantier en friche?
En réalité, en 1674 une tempête traversa la ville et fit s’effondrer la nef qui ne fut jamais reconstruite.
Et il a de nos jours des gens qui se plaignent que le réchauffement de la planète provoque des intempéries jamais vues.
L’organisation culturelle ‘Kerken Kijken Utrecht’ (Voir les Églises d’Utrecht) organise annuellement un parcours portes ouvertes des églises de la ville pour le bonheur des touristes religieux et heureusement pour nous, les athées sont les bienvenus.
Au numéro 13 du circuit, le musée du Catharijnenconvent n’est pas une église à proprement parler mais un couvent crée au 15e siècle par les carmélites et dédiée à Sainte Catharine d’Alexandrie. Ensuite, jusqu’au 19e siècle, le lieu devint un hôpital et enfin, après rénovation, la reine Juliana de Hollande y inaugura en 1979, le ‘Rijksmuseum Catharijneconvent’.
Une exposition temporaire intitulée Vrouwen in het Voetlicht (Femmes sous les feux de la rampe) intéresse M. qui y consacre la matinée pendant que je me promène entre les locomotives du musée du chemin de fer.
Ce dernier est une gare désaffectée transformée en parc d’attraction où les grand-parents expliquent à leurs petits enfants que dans le bon vieux temps, lorsqu’ils avaient leur âge, bravant l’interdiction de leurs parents, ils penchaient la tête par la fenêtre du train en marche et leur visage se couvrait d’escarbilles crachées par la locomotive à charbon.
Tout au long de ma visite, j’entend le hululement du sifflet à vapeur que le conservateur du musée a mis à la disposition des gosses dans une des locomotives exposées, ça les amuse beaucoup et ça fait très ‘gare en fonctionnement’.
Le Musée Central est logé dans un ancien cloître, situé, comme son nom l’indique, au centre de la vieille ville, en face du musée dédié à Dick Bruna et Nijntje (Miffy), le lapin blanc qui fait le bonheur des enfants du monde entier.
Le Centraalmuseum rend honneur à Gerrit Rietveld, enfant de la ville, architecte et concepteur de meubles connu pour sa ‘chaise rouge et bleue’ et sa ‘chaise Zigzag’.
Dans le sous-sol est exposée une imposante barge de transport Romaine, baptisée ‘le bateau d’Utrecht’. Elle fut repêchée en 1930 dans la boue d’un canal, nettoyée et traitée contre le vieillissement et elle fait aujourd’hui la fierté du conservateur.
En face de l’endroit où est amarré le Chat Lune, se trouve une église qui ne fait pas partie du circuit de visite.
L’ancienne Sint-Martinuskerk, abandonnée par ses paroissiens, a été transformée en immeuble à appartements par un promoteur immobilier créatif.
Les murs extérieurs ont été gardés et ce n’est qu’en regardant attentivement que l’on aperçoit des fenêtres percées à des endroits inhabituels pour un lieu saint. Le portail est d’origine mais une fois franchie la porte d’entrée, le vestibule du Sint-Martinushof, le nom de la résidence, comporte 36 sonnettes et autant de boîtes aux lettres, correspondant aux appartements et aux studios qui ont été astucieusement intégrés dans le volume intérieur de la nef et des transepts. Entre les contreforts extérieurs on devine les terrasses des appartements installés aux étages supérieurs.
Une adresse insolite et pleine de charme.
On signe tout de suite pour un appartement pareil !
Ca tombe bien, il y en a encore deux à vendre, voir http://www.sint-martinushof.com
@+M