New York # 4, Grand Central Terminal

J’écris ce billet assis à la porte 8 en attendant le vol 6633 de United pour San Francisco.
La semaine a filé à l’allure d’un Thalys.
Ce concept est totalement inconnu ici, le seul train un peu rapide, 150 km/h les jours fastes, est celui qui relie NY à Washington.
Pourtant, fin des années quarante, après la deuxième grande guerre, le pays disposait d’un excellent réseau ferroviaire, les gares des grandes villes étaient des merveilles architecturales et le train était le moyen idéal pour se déplacer dans ce vaste pays.
L’engouement pour l’automobile et l’aviation a tué tout cela et aujourd’hui à peine 10% de l’infrastructure est utilisée pour transporter des passagers, les trains sont vieux et lents et les retards sont monnaie courante car sur le réseau des voies uniques les convois de marchandise ont la priorité et il arrive qu’un train transportant des passagers s’arrête en pleine campagne pendant une heure ou deux, nous en avons fait l’expérience il y a quelques années.
Beaucoup de belles gares sont à l’abandon, la toiture laisse couler la pluie, les portes et les fenêtres sont condamnées par des planches clouées dans les chambranles et des arbres poussent entre les voies.

Le Grand Central Terminal est l’exception à cette règle, la ville de New York vient de procéder à la rénovation en profondeur de ce remarquable bâtiment et le centenaire de son existence est célébré en grande pompe.
M. a suivi une visite des lieux, intérieur et extérieur, conduit par Justin Ferrate, réputé être le plus célèbre guide de la ville. J’avais commencé à l’écouter, mais son show de ‘drama queen’ me tapait sur le système, j’ai fuit et le lendemain, ma compagne m’a fait le plaisir d’un tour personnalisé de la gare.

Cornelius Vanderbilt doit sa fortune aux ferries et au chemin de fer.
Au début du siècle dernier, les locomotives à vapeur empestaient le centre de la ville et il eut l’idée de les électrifier ce qui permit d’enterrer le réseau urbain et de créer en surface les larges allées bordées de végétation que nous les connaissons actuellement tel que Parc Avenue.
Les architectes de la gare attachèrent une attention obsessionnelle à la rendre humaine tout en étant spectaculaire. Cela se traduit par exemple par la proportion des marches d’escalier qui se franchissent avec aisance et par la dimension les dalles rectangulaires en marbres du hall central qui selon le guide, évitent les collisions entre les passagers pressés qui traversent la salle au galop. M. me raconte que Justin Ferrate en fit la démonstration à ses auditeurs en piquant un cent mètres dans la foule de l’après-midi.

La gare comporte des librairies, un ‘dining hall’ avec de nombreux restaurants et snacks bars, ‘Eddie’s shoe shine parlour’, un fleuriste, une salle d’attente dont la peinture murale est faite avec de la cire colorée, un marché qui, à l’exception des condiments, ne vend que des produits américains et les ‘Campbell Apartments’.
En 1923, le financier New-yorkais John W. Campbell loua un espace de 330 m2 à William Kissam Vanderbilt II pour y installer ses bureaux qu’il transformait le soir venu, en salle de réception et de concert pour entretenir ses amis. Contrairement à la dénomination actuelle, ce ne furent jamais des appartements, aujourd’hui c’est un bar.

Encore gamin, Cornelius Vanderbilt emprunta une centaine de dollars à sa mère et créa une liaison de ferry entre New Jersey et Manhattan. Il fut la risée de ses amis qui le baptisèrent le commodore, sobriquet qu’il garda fièrement toute sa vie. Très vite, son initiative connu un succès et ce fut le début du Staten Island Ferries et le début de sa fortune. Quelques clin d’œils au dessus de l’entrée de la Lexington Avenue rappellent l’origine de l’empire du commodore Cornelius Vanderbilt. L’auvent est maintenu par trois amarres qui comportent des cônes évitant que les rats montent à bord des navires.

La devise des Vanderbilt, ‘Mighty trees from little acorns grow’ est représentée ci et là par de feuilles et des glands de chêne, à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment sur une grille en fer forgé ou sur un support en pierre bleue de la façade.

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4 commentaires pour New York # 4, Grand Central Terminal

  1. il y a longtemps que nous n’avons pas lu vos billets…
    Vous avez fait un beau voyage de l’autre côté de l’Atlantique !
    Ce qu’il nous a frappé en visitant cette gare c’est qu’elle dégage une ambiance pas du tout populaire comme dans les gares chez nous. On dirait plutôt un hall d’un hôtel 4 étoiles, calme chic, c’était il y 11 ans, donc encore avant les réparations et vos photos le confirment de nouveau.
    Il nous avait semblé que le bel escalier central devait servir pour tournage du film « Les incorruptibles » de Brian de Palm – la fameuse scène au ralenti avec le landau…

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