Comme le faisait remarquer Toby hier, on bourre. Nous sommes amarrés à Belleville-sur-Saône après avoir parcouru 87 kilomètres et franchi deux écluses, tout cela en 7h30. Le courant de la rivière nous aide bien entendu et le vent du sud nous rafraîchit pendant la navigation.
À peine amarrés nous plongeons dans la rivière en faisant attention aux petits bateaux de plaisance et aux jet skis que les locaux mettent à l’eau en cette fin de journée de travail.
Le bateau, je comprend, le jet ski me paraît être un de ces engins dont on doit se lasser avant qu’il ne soit amorti. Je l’admet, ça avance vite mais ça fait du boucan, ce qui doit être une partie du charme pour ceux qui l’enfourchent, mais sinon, comme moyen de déplacement c’est nul, pas de place pour le moindre bagage, pour l’amarrer il faut, comme pour les petits bateaux, un quai ou une plage, pas question de l’utiliser pour aller au boulot si l’on a la chance d’habiter le long d’une rivière, le costard cravate n’en sortirait pas frais pour la réunion avec le service vente, et avec un client potentiel, ça ferait pleinement désordre. En plus de cela, les restrictions sont draconiennes et sur nos parcours en rivière nous voyons de temps à autre deux kilomètres attribués à ces engins, récemment sur la Saône, la règle est même d’interdire plus de deux moteurs à la fois.
Ici j’observe le fier propriétaire d’une de ces machines venir avec cinq amis en faire la démonstration. Ça va comme suit: il embarque le premier de ses copain et démarre tout gaz ouvert, direction Sud. Au bout du kilomètre autorisé, il opère une grande boucle, comme sur une moto il se penche, l’eau gicle et il repart vers le nord jusqu’à l’autre limite après quoi il revient vers la petite plage d’embarquement pour prendre son deuxième copain.
Lorsque le cinquième a reçu son baptême d’eau, de vitesse et de chahut, il embarque son engin sur sa remorque et tout le monde rentre à la maison, c’est l’heure de l’apéro du soir.
Demain nous allons à Lyon, nous sommes attendus au nouveau port de Confluence.