Nous sommes à Tournus, le ‘s’ ne se prononce pas, on dit donc ‘Tournu’.
Lundi dernier nous n’avons pas été déçus par le marché de Louhans, et pourtant nous avons acheté ni poussins, ni canards, ni oies, ni chiens Bernois, un éleveur proposait une belle nichée, rien qu’un saucisson de porc et un morceau de Beaufort.
À midi dans la Grande Rue, au Bouchon de Louhans, nous avons dégusté une succulente cassolette de tête de veau. Le restaurant est neuf, le décor moderne essentiellement rouge et noir, le service est efficace, le plat express est à 10€ avec un supplément de 2€ pour la tête de veau, la spécialité du coin. À 11:30 nous avions réservé la dernière table disponible.
Mardi matin à l’aube nous descendons la rivière jusque Cuisery. Il fait frais, la lumière est belle, une légère brume flotte sur l’eau, on se croit en automne, nous sommes seuls, les rives boisées font parfois penser à l’Amazonie, sans les indiens en pirogue. C’est un des grands plaisir de la navigation fluviale.
Un avis à la batellerie que j’avais lu la veille, mentionne le chômage d’une journée de l’écluse zéro, celle qui mène à la Saône au bout de la Seille. Il s’avère plus tard que les techniciens n’ont pas réussi à réparer la vantelle cassée de la porte amont et que le trafic à été rétabli vers midi.
Cuisery est une halte plaisante, l’infrastructure du port vient d’être refaite, les sanitaires et les douches sont neufs et une petite piscine permet aux plaisanciers de se rafraîchir.
Lors de notre arrêt il y’a quelques jours en remontant vers Louhans, nous avions repéré une biscuiterie, notre ami Xavier, un autre nomade du fleuve, nous en avait vanté les mérites.
Il s’avère que le jeune artisan s’est tué en voiture l’été dernier, triste nouvelle. Son père, le propriétaire actuel de l’usine et de la cafétéria cherche un amateur pour reprendre l’affaire.
À l’aube du mercredi 25 Juin, nous quittons Cuisery et vingt kilomètres et deux écluses plus tard nous frappons nos amarres au pontons flottants de Tournus.
La ville nous enchante immédiatement, d’autant qu’elle a un Hôtel Dieu encore plus beau que celui de Louhans. Cela nous a donné l’idée de rechercher ces anciens hôpitaux pour en faire une évaluation, un nouveau but dans notre vie de voyageur.
Une des guides nous explique que les plafonds sont en bois de châtaignier dont l’essence éloigne les insectes, pas d’araignées au plafond des salles.
À Tournus, comme à Louhans, les Marthes deviennent des ‘citoyennes employées au service des pauvres’ et les derniers sacrements et les messes sont délivrés la nuit par des curés maquisards.
Une adresse importante à retenir est la présence de la quincaillerie Rebillard. Sa visite doit figurer sur l’agenda de tout bricoleur.
Côté Saône l’entrée est située en face de la passerelle qui mène au ponton flottant, un étroit couloir en pierre vous conduit au magasin à travers les ateliers. L’autre entrée est située dans le rue de la République.
À l’inverse des Castorama ce n’est pas une ‘self-service’ mais un magasin à l’ancienne où il faut s’adresser un des employés pour commander la pièce que vous rechercher. Serviable et compétent, ce dernier disparaîtra ensuite dans l’arrière boutique et reviendra avec l’objet demandé. Contrairement aux grandes surfaces, vous pourrez acheter ici ‘la’ vis dont vous avez besoin sans devoir acquérir une boîte entière dont les deux douzaines moins une restants finiront à tout jamais dans le fond de votre caisse à outil. Ainsi j’ai pu acheter un seul embout Torque de 10 dont j’avais besoin pour resserrer le cadre du capot d’entrée.
Demain nous allons à Fragnes sur le canal du Centre.