Jan Hoet découvrit Panamarenko au début des années soixante et son enthousiasme pour l’artiste fut à l’origine de nombreuses discussions enflammées que j’eus avec notre cousin.
Ma rigueur d’ingénieur trouvait que l’homme bricolait des ridicules bidules soit-disant volants, qui compte tenu de leur manque évident de technicité, ne quitteraient jamais le plancher des vaches.
J’étayais mes propos à l’aide d’exemples de machines volantes, imaginées et construites par les pionniers de l’aéronautique de la fin du dix-neuvième, début du vingtième siècle.
Mais ‘L’Ornithopter’ de Gustave Trouvé, le ‘Du Temple’ de Félix du Temple ou le ‘Vuia Number One’ du Roumain Trajan Vuia laissaient Jan complément indifférent.
Il me taxait de barbare culturel, dont l’esprit cartésien était incapable de sentir et d’apprécier à sa juste valeur, la poésie que transpiraient les machines inventées par le jeune Panamarenko.
Pendant près de cinquante ans, jusqu’en 1965, où il mît publiquement fin à sa carrière d’artiste, ce dernier continua à produire des engins de formes et dimensions diverses.
Toutes selon lui capable de voler, de flotter ou même de plonger, pour autant que l’administration communale de sa ville natale d’Anvers, l’autorise à faire des test, ce qui ne fut jamais le cas.
Son succès grandit et au fil des ans, d’expositions en rétrospectives, il devint et fut reconnu comme un des artistes conceptuels incontournables.
Mon scepticisme à l’égard de la valeur artistique de ses oeuvres ne changea pas, jusqu’à aujourd’hui.
Ce matin à la gare Saint-Pierre de Gand, nous avons pris le train pour Anvers et ensuite de la gare de cette ville, le tram 12 vers le M HKA.
Le musée d’art contemporain de sa ville natale offre à Panamarenko une rétrospective de ses oeuvres. Très courue, le conservateur a décidé d’en prolonger la durée.
Eh oui, je l’avoue, aujourd’hui j’ai été touché par la poésie et par l’humour que dégagent ses compositions. Jan Hoet, du haut de son nuage, me lance un grand sourire satisfait, « tu as enfin compris » me fait-il en battant de ses ailes d’ange.
Les machines de Panamarenko ne volerons jamais et son sous-marin, si il était un jour mis à l’eau, ne plongerait qu’une seule fois.
Bien entendu il a trouvé son ‘truc’ et il l’a exploité à fond avec beaucoup de succès pendant 45 ans, c’est aussi son mérite. Tout au long de sa carrière son imagination fertile a produit des centaines de dessins et une innombrable quantité d’objets farfelus, le M HKA nous en offre une belle sélection.
Les enfants que de nombreux parents ont amenés voir l’exposition, sont enchantés par les grands jouets de l’artiste. C’est le cas de notre petit fils de huit ans et de son copain qui accompagnent notre fille.
On les trouve assis, un casque vissé sur les oreilles, devant une télé qui projette des extraits de ‘Captain Sky and the World of Tomorrow’, un des films préféré de Panamarenko; selon la brochure, il en a tiré de l’inspiration.
Il est important d’initier les enfants aux expositions artistiques, nous avons fait de même avec notre fille, elle poursuit la tradition.
Jan Hoet a gardé son sourire.
vos blogs sont toujours aussi intéressant et amusant à lire .. Merci Guy et Marleen, nous vous souhaitons tout le meilleur pour 2015. Lesley ..et Stewart – from Down Under
Dear Lesley and Steward, Thank you for your kind comments on my writings. We wish you a Merry Christmas and a Happy New Year and good health to both of you. We hope that we will have the pleasure to see you on the French waterways in 2015.
XXX Guy and Marleen