Vendredi, le 6 novembre 2015. Il est 10:30 et le ciel est gris à Koksijde lorsque nous poussons la porte de Museos. Un sourire radieux éclaire son visage, Luc Tyteca vient à notre rencontre et la main tendue il nous souhaite la bienvenue dans son musée.
Le boulanger-pâtissier-biologiste a réalisé son rêve d’enfance. Le 31 octobre dernier avec son épouse Leentje Vandenhoudt, boulangère-pâtissière-biologiste, ils ont officiellement ouvert leur musée consacré aux squelettes, crânes et os de tout genre.
Fixés sur les murs en béton nu et exposés dans des vitrines en bois, le visiteur peut admirer des centaines de boîtes crâniennes et des squelettes entiers, du mulot de jardin à éléphant africain.
La fascination de Luc pour les animaux et leur anatomie remonte à sa prime jeunesse.
Fils de boulanger, ses parents, conscient de son intérêt, l’autorisent à faire des études supérieures.
À l’université de Louvain il fait la connaissance de Leentje, comme lui étudiante en biologie. La pâte prend, si j’ose dire, et tout en gardant les squelettes en tête, les étudiants terminent leurs études en 1983, le couple se marie.
Pragmatiques, ils mettent leur connaissance en biologie en veilleuse et reprennent la boulangerie familiale. Luc confectionne et Leentje vend.
La passion reste et les heures libres sont sont consacrées à la recherche et à l’accumulation d’ossements. Lentement mais sûrement, la collection s’accroît, les boîtes s’accumulent et un rêve grandit.
En 2008, après vingt années de pains et de mille-feuilles, le couple transmet la boutique et ses fours au plus jeune frère de Luc pour se consacrer entièrement à leur passion de jeunesse, les squelettes.
Une vielle maison achetée quelques années plus tôt va devenir le Museos. À droite en regardant de la rue, l’habitation de Luc, Leentje et de leur fille et à gauche, le musée qui héberge leur collection.
Le 31 octobre 2015, après sept ans d’échanges administratifs, de réflexions et de discussions architecturales, le moulin à béton tourne et la vieille maison est transformée. Elle a doublé de volume, la partie musée est entièrement neuve. Très ouverte, les fenêtres sont placées de manière à ne laisser entrer que la lumiere indirecte. Les balustrades sont en fer galvanisé, la sobriété de la structure en béton apparent des murs met les objets exposés en valeur.
Au centre, des armoires vitrines, prêtées par le zoo d’Anvers pour une durée de cent ans, contiennent les objets plus petits.
Luc et Leentje sont à juste titre fiers de leur musée. Les visiteurs reçoivent un café et toutes les explications que les propriétaires fournissent avec enthousiasme. Nous ne devons pas insister pour que Leentje pousse la porte de la partie privée pour nous montrer ce qu’est devenu la construction ancienne des années 30.
Le musée est ouvert pendant les vacances scolaires, du jeudi à dimanche.
Luc nous explique qu’il a en réserve, une girafe, un rhinocéros, un tigre, un ours et un hippopotame dont l’assemblage lui demandera le temps libre entre les jours d’ouverture.
Leentje précise que les 8 mètres sous la faîte du toit ont été pensé pour y mettre la girafe.
Nous passons la matinée à monter et descendre les escaliers, à ouvrir les armoires vitrine, à boire du café, à bavarder et à écouter les explications des propriétaires.
Leur enthousiasme est contagieux, dorénavant, comme les vitraux, nous regardons les squelettes d’un œil averti.
Merci beaucoup pour ce joli article!
Avec plaisir, on reviendra!