Chez Vuitton, le moindre étui à carte de visites coûte le prix d’un repas pour deux chez Fouquet’s, un peu plus haut sur les Champs Elysées.
Par contre, au Grand Palais, l’entrée de l’exposition Louis Vuitton, ‘Volez, Voguez, Voyagez’, est gratuite.
L’exposition fait rêver de voyages.
Dans une salle, un monoplan bi-place sort du mur au dessus de la tête des voyageurs de l’exposition.
Après avoir fait un demi tour du monde avec les crédits que j’avais accumulés lorsque je voyageais professionnellement, après 9/11 et les mesures de sécurité qui rendent les attentes dans les aéroports plus longues que la durée des vols, je ne prend plus l’avion. L’inconfortable Farman Goliat de la Compagnie des Grands Express Aériens des années 20 du siècle dernier, ne me fera pas changer d’idée.
Mais j’aime toujours les bateaux et les trains. Avec ses bagages comme fil conducteur, Vuitton a créé dans les salles du Grand Palais, un air de nostalgie des voyages à la belle époque.
Dans une salle, un mat d’artimon gréé, d’une quinzaine de mètres de haut, transporte les visiteurs sur la dunette d’un paquebot transatlantique.
Plus loin, les plaines désertiques d’un pays dont le nom se termine en -stan, défilent derrière les fenêtres d’un wagon de chemin de fer de première classe.
Tout cela sent le luxe et nonobstant la recherche de Vuitton à créer des bagages légers et pratiques, à l’époque, pour bouger confortablement, mieux valait disposer de chauffeurs, femmes de chambres, secrétaires et porteurs.
A la sortie, une aimable hôtesse m’offre un poster de l’exposition. Marleen me lance un coup d’œil critique, en effet, je ne sais pas ce que je vais pouvoir en faire. Heureusement, le hasard fait bien les choses et j’oublie l’objet dans le train qui nous mène de Bruxelles à Gand.
Obstiné, j’introduit une demande de recherche d’objet perdu et comme le sparadrap du capitaine Haddock, le poster va peut-être me revenir.
Une semaine à Paris est un séjour beaucoup trop court pour voir tout ce que la ville offre au touriste curieux. Aussi, nous remplissons nos journées avec les choses essentielles. Les aperitifs, repas et promenades avec les amis du port de l’Arsenal en font la priorité. Ensuite les expositions qui se terminent avant le mois de mai, lorsque le Chat Lune sera une nouvelle fois amarrés près de la Bastille.
Une adresse à retenir, Les Routiers, 50bis, rue Marx Dormoy, dans le 18ieme, pas loin de la Gare du Nord. Nous y dégustons des joues de porc. Je n’ai jamais mangé de viande aussi tendre. Pour les gourmands, notez que les quantités servies sont à la hauteur du nom du restaurant.
Nous retournons au centre Pompidou pour voir les planches de Claire Brétecher. Nous retrouvons avec plaisir Agrippine et les Frustrés, nous étions abonnés à l’OBS, au temps où il s’appelait le Nouvel Observateur.
Quai Branly, la maison de la culture du Japon montre une sélection d’œuvres d’art contemporain appartenant à la collection du psychiatre Ryûtarô Takahashi. C’est la première fois qu’une quarantaine d’œuvre sont présentées hors du Japon. Elles me paraissent plus accessibles que certaines créations de nos artistes occidentaux. Je suis frappé par la minutie et la quantité de travail réalisé, certains auteurs tel que Manabou Ikeda ont mis plus d’un an à peindre leur œuvre.
Vendredi soir, Bill et Genevieve nous ouvrent les portes du Louvre avec leur carte de membre permanent.
Trois choses figurent sur notre agenda, les dessins sépia de Parmigianino, les Mythes fondateurs, d’Hercules à Dark Vador et dans la salle 18 de l’aile Richelieu, la vie de Marie de Médicis peints par Rubens en 24 tableaux.
À un jour près, toute la semaine est ensoleillée et nous trouvons le temps de flâner dans les rues du Marais et de traverser les Jardins du Luxembourg, où les chaises sont empilées en attente du printemps.
Le jour de pluie nous conduit au cinéma voir l’excellent dessin animé ‘Le Garçon et la Bête’ de Mamoru Hosoda.