Nous sommes arrivés à Terneuzen dimanche midi. La traversée de la Westerschelde est une traversée de rêve, ciel bleu, pas de vent, les seules vagues sont celles des cargos que nous croisons.
L’ecluse de Terneuzen est toujours très fréquentée, nous prenons la bassinée avec 5 grandes péniches de 110 m x11,4 m. Cela se déroule sans problèmes, les mariniers se comportent professionnellement et l’éclusier gère les manœuvres de main de maître, avec la radio et les haut-parleurs.
Dimanche dernier nous étions encore sur le Rhin et mon billet précédent commence par une description de notre amarrage à Terheijden.
Vous avez remarqué que je ne décris pas nécessairement notre voyage chronologiquement. En plus de cela, j’omets de étapes. C’est pour cette raison que j’ai rajouté en tête de page, les mots: ‘Quelque part, quelque chose’, comme Black et Toby l’ont remarqué et souligné.
Notre dernier amarrage en Allemagne était à Emmerich.
Le port s’appelle le ‘Stadthafen’, (port de la ville). La municipalité y a installé un ponton flottant métallique équipé de deux bornes électriques. C’est nickel à l’allemande et c’est gratuit. Il y a place pour deux bateaux de plaisance de 10 m.
La darse est un ‘Ruhehafen’, un ‘Port de repos’ pour les bateaux de commerce. En fin de journée elle se remplit de vaisseaux de 110m x 11,45 m, la taille standard des péniches du Rhin. Le port est prévu pour 8 bateaux, samedi soir, nous en comptons 14!
Le matin à 5 heures, tout ce petit monde se met en route, frôle le Chat Lune à petite vitesse, on est bercé, ça nous réveille à peine.
Dimanche matin nous visitons le musée de la marine et lundi nous franchissons la frontière entre l’Allemagne et les Pays-Bas. Le Rhin se sépare en deux, la branche ouest devient le Waal, nous amarrons le Chat Lune à Nijmegen.
Je consulte les marées sur la Westeschelde ainsi que les prévisions du temps.
La marée sera haute à 07:21 à Hansweert, l’écluse qui s’ouvre sur l’Escaut, le dimanche 27 août 2017. Il doit faire beau, on fixe notre itinéraire en conséquence.
Trois kilomètres en aval de Nijmegen, rive gauche, nous passons l’écluse pour rejoindre le canal Maas-Waal.
Quelle différence que de se retrouver sur un canal sans courant et sans vagues. Même sur la Meuse que nous rejoignions plus loin, nous avons l’impression de voguer sur un lac par temps calme. Le paysage se déroule lentement, de temps à autre on croise et on se fait trémater par une péniche. Ici et là une marina, un moulin à vent, une ferme. Comme sortis par enchantement, apparaissent de nombreux bateaux de plaisance. C’était l’exception sur le Rhin.
Après Terheijden, on s’arrête dans le port interieur de la ville de Heusden. La pittoresques darse moyenâgeuse fut comblée en 1904. Pour notre bonheur et celui des autres plaisanciers, dans les années 70, un élan de rénovation balaya la ville et le port fut remis dans l’état original qu’il avait lors de sa réalisation en 1580.
L’eau de la darse bouge lorsqu’un bateau de commerce passe sur la Meuse. Je lève la tête et sur la fenêtre, j’aperçois le reflet la lune entre les bras du moulin et le portique du pont levis. Le croissant monte et descend, au gré des vagues. À terre, ça va me manquer.
Le lendemain, sur le Mark, la rivière qui traverse Breda et qui change de nom pour devenir le Dintel avant de se jeter dans le Volkerak, nous amarrons notre bateau à un des nombreux emplacements sauvages prévus pour nous. Deux poteaux et quelques mètres de planches font office d’amarrage pour l’après-midi et la nuit. Dans l’absence de bateaux, les canards en prennent possession. Entourés de champs, nous sommes seuls au cœur de la Hollande. Au loin, on aperçoit le toit d’une ferme. Pas d’autre bruit que le chant des oiseaux. Ni train, ni voitures, ni avions, ni festival. Quel bonheur.
Samedi, le 28 août, notre avant-dernière halte est le Port Béatrix de Yrseke.
Pour les huîtres, il fait encore trop chaud et par principe je refuse de payer 25€ pour un plat de moules que l’on achète pour 3€ le kilo dans n’importe quel supermarché. Le plat prolétaire de nos grand-parents est devenu une denrée de luxe. On se contente de croquettes aux crevettes.
Dimanche matin, nous passons l’écluse de Hansweert à 09:30. Comme prévu, la marée sur l’Escaut est portante et elle nous propulse en moins d’une heure et demie aux portes de l’Oostersluis de Terneuzen.
Une dernière nuitée dans le port de Terneuzen, côté terre. Le lendemain, le plein de carburant chez Zeeland Bunkering, quinze kilomètres de navigation sur le canal de Gand-Terneuzen et à midi, lundi le 29 août 2017, nous amarrons notre bateau au port de plaisance de Zelzate. Le capitaine du port nous a réservé un emplacement au bas de l’escalier qui mène à la rue, de façon à pouvoir transférer facilement nos bagages du bateau à la voiture. Merci Freddy.
Ainsi se termine la saison de navigation 2017.
Mon prochain billet sera intitulé ‘Carnet de Terre’. Je vous laisse la surprise.
Merci de ce beau voyage que nous avons fait avec vous !
Luc
C’est très gentil, merci,
Bisous,
Guy et Marleen