Carnet de Route 17/9 – Cloppenburg, Tönning, Tønder,Ribe

À Tönning, lors d’une longue et haute crue de la rivière Eider, les habitants de la ville s’étaient réfugiés autour de l’église Saint-Laurent, le point le plus haut de la ville. Leurs prières n’avaient pas eu beaucoup d’effets sur la montée des eaux, jusqu’au moment où ils virent passer, flottant sur les vagues, un tonneau vide sur lequel un cygne blanc s’était perché.
L’inondation s’arrêta et les villageois adoptèrent comme enseigne pour leur cité, un tonneau coiffé d’un cygne blanc.

Un instant en arrière.

De Hattem nous sommes allés à Cloppenburg pour nous promener dans le Museumdorf. Sur un terrain boisé, la ville a reconstruit une cinquantaine de fermes et annexes datant du 15e au 19e siècle. On peut y admirer les résidences luxueuses des riches propriétaires terriens ainsi que les simples masures des serfs. Les constructions sont similaires, mais les dimensions varient de 1 à 10. Une structure à colombage et brique rouge, couverte d’un toit en chaume, abrite à la fois une grange, des écuries et des quartiers habitation. Ces derniers sont séparés par un mur contre lequel, dans la partie grange, un seul feu ouvert sans cheminée élève la température intérieure de 8°C par rapport à l’extérieur. L’absence de cheminée permet de fumer les jambons et saucissons qui pendent aux poutres de la toiture, au dessus du feu.
On est loin des atriums en mosaïque avec chauffage au sol des villas romaines, un millénaire plus tôt.

Le matin au lever, j’interpelle une dame qui, la laisse de son chien à la main gauche, se penche sous les chênes du parking pour y ramasser quelque chose de l’autre main. Je cueille des cèpes, m’explique-t-elle, mais il faut que je vienne tôt, je ne suis pas la seule. En effet, un peu plus loin, une autre femme, la laisse de son chien à la main gauche, fouille également le sol autour du tronc des arbres.

De Cloppenburg nous remontons vers le nord-est de l’Allemagne pour aller dans la Lüneburger Heide avec l’espoir de voir les champs d’Erica en fleur. Au cœur de la région, Undeloh est un petit village où les hôtels et les restaurants offrent en plus du logis et des repas, des balades dans la bruyère, en char à banc tractés par deux chevaux.
Nous y allons à pied, parce que nous aimons marcher.

La saison touristique est terminée et la floraison touche à sa fin. Nos balades nous font découvrir un paysage vallonné. Les fleurs pourpres couvrent les parties hautes et moins protégées. Les marcheurs sont rares, le troisième âge se laisse véhiculer, une couverture sur les genoux.

Le lendemain, à Hambourg, nous franchissons le tunnel sous l’Elbe sans rencontrer le moindre embouteillage et en début d’après-midi nous nous arrêtons à Tönning. La ville est située sur la rivière Eider; l’architecture est danoise. Ce n’est pas surprenant lorsqu’on sait que dans le passé, la frontière a yo-yo-té au fil des guerres qui opposa les deux pays.

Il y a deux ans, amarrés avec le Chat Lune à Menin, un groupe de gitans de passage nous salua de ces mots: ´bonsoir les gens du voyage´ Nous primes cela comme un grand compliment.

Aujourd’hui, le Chat Lune au repos, nous avons pris la route. Notre temps n’est pas compté et lorsqu’un endroit nous plaît, nous y restons. Aussi, à peine passés la frontière danoise, nous faisons halte à Tønder, et après une tour en ville nous passons la nuit à Møgeltøder, 4 km plus loin, près du château de Schackenborg, l’ancienne la résidence du prince Joachim du Danemark et de son épouse française, Marie Cavalier. En 2014 le prince abandonna le métier de ‘gentlemen farmer’, vendit le domaine et alla avec sa famille, s’installer à Copenhagen.
Les habitants de Møgeltøner déplorent cette décision, c’est mauvais pour le tourisme.

Le lendemain, on laisse de côté les îles de Rømø et Mandø, pour aller se garer à Ribe.

C.W. Eckersberg (1783-1853), En russisk flaade til ankers paa Helsingoers red, 1826

À l’étage, la photographe Janne Klerksdorp nous ravit avec ses clichés des côtes danoises.

Notre prochain musée est le ‘Art Museum’ de Esbjerg. La précédente exposition temporaire est terminée et la prochaine est en préparation, aussi, le ticket d’entrée pour les œuvres permanentes est à moitié prix, heureusement. On les découvre dans 39 casiers montés sur rails que nous ouvrons systématiquement, les uns après les autres, dans l’espoir d’être agréablement surpris.
Marleen commente: ´keep them there’.

Nous passons la nuit sur le quai d’une des darses du port. L’activité des bateaux de pêche nous berce. Avant de poursuivre notre chemin vers le nord, le lendemain matin, le lundi 25 septembre 2017, nous achetons du poisson dans la boutique du fumoir.

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