Berlin pleure Bärbel Bohley. Un livre de condoléances lui a été ouvert dans l’exposition que la ville organise sur l’Alexanderplatz pour commémorer les vingt ans de la « Wende ».
Sur plus de 300 m de panneaux, cette rétrospective illustre à l’aide d’archives, de photo’s et de films l’histoire de la révolution pacifique, le mouvement qui conduit à la chute du mur et un an plus tard à la réunification de l’Allemagne.
Bärbel Bohley fut très active dans les mouvements pacifiques au sein de la DDR. Elle fut un des membres fondateurs du Nouveau Forum, le parti politique crée en septembre 1989 qui précipita la chute du régime.
La présentation se lit comme une grande BD et nous passons une bonne partie de la matinée à nous remettre en mémoire cet évènement historique dont nous ne mesurions pas suffisamment l’importance lorsqu’il eut lieu. Était-ce le manque d’informations disponibles il y a vingt ans, ou était-ce plus simplement notre manque d’intérêt, nous qui étions bien au chaud et loin de ce drame?
Il est fascinant de constater que les mouvements de protestation commencèrent vers le début des années 70, qu’ils s’amplifièrent lentement malgré la répression de plus en plus dure du régime dictatorial en place. Répression soutenue activement par l’URSS et à mon sentiment, largement ignoré par l’Ouest, à l’exception des Allemands de l’Ouest qui avaient de la famille de « l’autre côté ».
L’église et les mouvements pacifistes comme celui crée et soutenu par Bärbel Bohley et ses amis, ont réussi à maintenir la pression sur les gouvernants et les adeptes du système, et ce jusqu’au point de rupture, le 9 novembre 1989.
Après le lunch dans notre cantine de l’hôtel de ville, question de rester dans le même état d’esprit, nous parcourons le cimetière des invalides qui est situé le long de la Spree.
En 1961 il fut coupé en deux par le mur et les tombes dans l’alignement de la ‘Totesstreife’ furent rasées à l’exception de celles qui ne gênaient pas la ligne de tir des miradors.
Comme son nom l’indique c’est un endroit où reposent de nombreux militaires comme en témoignent les innombrables symboles de casques, glaives brandis, fusils et aigles aux griffes acérées.
Après cette belle journée ensoleillée nous retrouvons avec plaisir de calme de la Neustädter Bucht et le doux bercement du Chat Lune.