‘La nature a effacé toute trace des souffrances, je n’ai retrouvé que l’embarcadère où Siemens a chargé les bateaux sur le Havel…’ lit-on sur une banderole placée le long du Havel à côté du panneau écrit à la main rappelant le KZ Uckermark.
Ces quelques mots dérangent la sérénité de la traversée enchanteresse de ce matin.
Plus tard je fais des recherches et il apparaît que la camp de concentration de Uckermark, crée en 1942 pour interner essentiellement des jeunes femmes, semble avoir disparu de la mémoire collective, pas de textes et pas de photos.
Reste ce témoignage le long de la rivière signé ‘Maria P.’
Ce matin tôt, le soleil nous réveille, nous plongeons dans le lac pour nos ablutions et nous lâchons les amarres à 08:15.
Une fois encore, la traversée des lacs et les méandres de la rivière Havel nous ravit. Les écluses se passent sans encombres et comme la météo l’avait prédit, en fin de matinée, une succession d’orages violents s’abat sur nous.
Bien équipés et privé de pluie depuis plusieurs semaines, ce changement de temps ne nous déplaît pas trop.
À 14:00, après la dernière écluse de la journée, nous amarrons le Chat Lune dans le port municipal de Templin.
Depuis quelques jours, notre bonbonne de gaz française est vide et nous vivons sur une réserve de camping-gaz. Je mentionne la chose au ‘Hafenmeister’ qui me fait: ‘Nous sommes des anciens de la DDR et nous avons l’habitude de nous débrouiller, on va vous la remplir votre bouteille française.’
J’ai déjà eu l’occasion de le mentionner, nous aimons beaucoup la DDR, vingt ans après.