Friedlieb Ferdinand Runge meurt dans la pauvreté à Oranienburg le 25 mars 1867 à l’âge de 73 ans.
Il naquit dans un village au sud de Hambourg. Il étudia à Berlin, Jena et Göttingen et en 1832 il créa un laboratoire de chimie dans le château d’Oranienburg.
Chercheur créatif, il identifia et caractérisa des substances tels que la caféine, l’atropine et l’aniline.
Reconnu et renommé à l’étranger, il est renié et perçu comme ‘un peu fou’ dans sa ville d’adoption.
Ce matin nous nous promenons dans les jardins du château et dans les jardins du ‘Gartenshow’ de 2009.
Le tout est un peu à la limite du ‘laissons faire la nature pour voir ce que ça donne’.
Le ‘Havenmeister’ qui a fait son apparition ce matin nous explique que la municipalité a confié l’entretien à une équipe d’ABM et que bien entendu, les résultats sont visibles.
L’acronyme signifie ‘ArbeitBeschäftigungsMässnahme’, ce que la vox populi traduit par ‘Arbeit Bis Mittag’.
Ce sont des personnes sans emploi qui pour toucher une indemnité de chômage sont contraint d’accepter un travail au niveau de leurs capacités.
Politiciens Français et Belges, vous lisez mon blog?
Le château Baroque qui en avait grandement besoin, a été restauré avec des fonds européens en vue de la ‘Gartenshow’ en 2009.
C’est un peu long, mais son histoire vaut la peine d’être racontée.
Il fut construit au 17e siècle pour le ‘Kurfürst’ Friedrich Wilhelm et son épouse d’origine Hollandaise, ‘Louise Henriette von Oranien’, dont le nom fut ensuite attribué à la ville.
Leurs successeurs l’utilisèrent sporadiquement comme villégiature d’été.
En 1802 le maréchal des logis de la famille royale de Prusse transféra les biens de valeurs à Berlin et à Charlottenburg et vendit le bien à Dr.Hempel, pharmacien de son état. Ce dernier y installa 50 métiers à tisser le coton et dans la foulée, il coupa les arbres des jardins royaux pour chauffer son usine.
Pendant les guerres Napoléoniennes, l’armée Prussienne y fut mise en quartier et les soldats pour se chauffer, coupèrent les derniers arbres des jardins.
En 1814, le fils du pharmacien transforma l’usine à tisser en usine à fabriquer de l’acide sulfurique dont les émanations eurent raison des peintures murales du palais baroque.
En 1832, dans ce qui était devenu la ‘Chemische Productionsfabrik Oranienburg’, le Dr.Friedlieb Ferdinand Runge, directeur en titre, fit de nombreuses découvertes dont aussi le Phénol.
Un premier incendie détruisit en 1833 la partie centrale du château et en 1942 un deuxième anéantit l’aile sud-est.
L’usine fut transférée en ville, dans la Mühlenstrasse et les hiboux et les crapauds aménagèrent dans le chateau.
En 1850 le roi Wilhelm Frederick IV, atterré par la désolation de l’endroit, fit faire quelques aménagements et créa le Séminaire Évangélique Royal, qui fonctionna jusqu’en 1925.
En 1933 le ‘chateau’ devint une caserne pour les SS ‘Totenkopfstandarte Brandenburg’ et subséquemment une école de police.
En 1945 l’armée soviétique y caserna et puis on y recréa une école pour officiers de la ‘Volkspolizei KVP’.
Finalement le chateau finit comme caserne pour les soldats de la ‘Grenzpolizei’ de la DDR, jusqu’à la chute du mur en 1999.
Aujourd’hui la restauration à rendu à l’immeuble les volumes qu’avait connu 17e siècle Louise Henriette von Oranien. Les peintures murales ont disparu mais de très nombreux portraits ornent les murs peints en blanc.
Une seule exception permet aux visiteurs d’imaginer la gloire d’antan. Une salle du coin qui a échappé aux incendies, aux vapeurs d’acide et au vandalisme a gardé au plafond, sa peinture et ses moulures dorées.