Ce matin nous parcourons les rues de la ville, du numéro 6 au numéro 12 de notre dépliant avec en supplément la visite du cimetière juif et du cimetière municipal où nous saluons la tombe de Friedlieb Ferdinand Runge, avec une pensée émue pour le cappuccino que nous avons dégusté en cours de chemin.
Au numéro 2, une statue de Fritz Cremer incite le passant à ne jamais oublier le chapitre le plus sombre de l’histoire de l’Allemagne. Une inscription se lit ‘Schmerz gebäre Tat’ (Que la douleur engendre l’action).
Au numéro 7, la maison familiale des banquiers Blumenthal est devenu un restaurant. Ils avaient quitté les lieux avant la venue au pouvoir des NS.
Prof.W. Michael Blumenthal, un des descendants est l’actuel directeur du musée Judaïque de Berlin et citoyen d’honneur d’Oranienburg.
À l’époque des ‘National Sozialisten’ les usines ‘Ernst Heinkel Flugzeugwerke’ avaient crée au sud de la ville une filiale où on assembla des avions de guerre tel que le He 111 et le Focke-Wulf WF 190.
À partir des années 1942 la main-d’oeuvre allemande était réquisitionnée pour les champs de bataille et elle fut remplacée en partie par les esclaves du camp de concentration de Sachenhausen, situé de l’autre côté de la ville.
Pour la commodité les SS créèrent en 1943 une annexe du camp sur les terrains de l’usine. En 1944 on dénombrait près de 6000 prisonniers au travail dans les ateliers.
Ce sont également les prisonniers de Sachenhausen qui furent de mis au travail dans la briqueterie surnommée la ‘Mordfabrik’ située le long du Havel-Oder Kanal. Il y a deux jours j’ai mis sur mon blog une photo d’une sculpture que nous avons repérée en passant à cet endroit un peu avant d’arriver à Oranienburg. La briqueterie fonctionne toujours.
Sachenhausen est aussi le point de départ de la tristement célèbre ‘Todesmarsch’ . En avril 1945, les SS contraignirent 33.000 détenus à entamer une marche forcée vers le nord. Des milliers moururent de froid, de faim ou exécutés par leurs bourreaux en cours de chemin.
Un imposant mémorial et un musée veille à ce que les horreurs d’antan ne soient pas effacées de la mémoire collective et individuelle des peuples.
N’empêche que Oranienburg a un bon ‘Chi’ et comme preuve, je joins quelques photos des graffitis municipaux élevés au niveau de l’hyperréalisme.