En 1866, ‘la guerre des cimetières’ valut au Westerbegraafplaats l’attribut de ‘Cimetière de Gueux.’
Cette année-là, une épidémie de choléra fit des ravages dans les cités ouvrières de la ville et le bourgmestre, Charles de Kerchove de Denterghem confia à l’architecte Adolphe Pauli la construction d’un nouveau cimetière situé hors ville, au nord du canal Gand Bruges. Libre-penseur et franc-maçon, le premier citoyen de Gand voulut qu’en bon voisinage avec les catholiques, les protestant, les juifs et les libres-penseurs puisent y trouver leur dernière demeure.
L’évêque Henri-François Bracq, qui selon notre guide An Hernalsteen était plus catholique que Dieu, ne l’entendit pas de cette oreille et dans une lettre qu’il fit lire le dimanche par ses curés à l’occasion du sermon, il menaça ses ouailles des feux de l’enfer, si par audace ils envisageaient de faire enterrer leurs proches dans ce lieu non consacré et par essence maudit.
L’interdit fut levé en 1919 lors des ravages de la grippe espagnole, par Emile-Jean Seghers, un évêque moins rabique et/ou plus pragmatique que ses prédécesseurs.
L’érudite cicérone An Hernalsteen, notre découverte des fêtes de cette année, nous dévoile par le biais d’artistes Gantois enterrés dans le ‘Westerbegraafplaats’, la confrontation des peintres au dix-neuvième siècle, à la naissance menaçante de la photographie.
Le peintre Fernand Scribe, le graphiste Jozef Cantré et le scientifique Désiré van Monckhoven, pour n’en citer que trois, ont vécu intensément l’évolution technologique du nouveau procédé ainsi que le bouleversement sociologique que ce nouvel art a provoqué parmi les artistes et les utilisateurs.
Ceux que l’art nécrologique intéresse peuvent en savoir plus en ouvrant le lien suivant: http://www.grafzerkje.be.
Depuis jeudi, le théâtre de rue Miramiro a repris possession des terrains de l’ancienne abbaye Saint-Bavon et pour l’occasion, la ‘Spaanskasteelplein’ a été rebaptisée ‘MiramirO-plein’.
Le talentueux clown espagnol Leandre ravit la foule avec son spectacle d’improvisation où le spectateur devient acteur. L’artiste a l’art de choisir des enfants qui jouent le jeu comme s’ils avaient pendant des heures, répété leur part. Le jeune homme qu’il cueille pour lui servir de partenaire dans l’acte classique du miroir sans glace, mérite tout autant les applaudissement du public.
Dimanche soir le ciel est clair, pas un nuage à déceler à l’horizon et près d’une heure à l’avance, la pleine du Sint-Baafsdorp se remplit de jeunes et de moins jeunes, les uns assis par terre en demi-cercle devant le podium, les autres en rang d’oignon sur la rangée des bancs qui ferme le demi-cercle. Les retardataires prennent place debout derrière les bancs.
Sur le podium, un drap blanc recouvre ce qu’on devine être un piano à queue; l’ensemble se détache sur un décor de ciel bleu nuageux.
À 20:30 les protagonistes apparaissent et délivrent pendant une heure une exhibition qui tient du cirque acrobatique et poétique. L’homme et la femme virevoltent autour et dans le le piano qui est le troisième personnage de l’acte.
Il sert d’instrument de musique, de tremplin, de lit, de glissoire et de boîte magique.
L’homme jongle avec des balles souples, il traine un drap de lit, un oreiller qui se multiplie au fil du déroulement des scènes et un balai qui parfois sert de tremplin.
Le piano monte, descend et se dresse verticalement au gré de la fantaisie des acteurs.
À mi-parcours une mignonne fillette est réquisitionnée pour une série de scenettes qu’elle remplit à merveille, le public adore, moi aussi et un long et fracassant applaudissement ponctue la plus étonnante et émerveillante attraction que j’ai eu le plaisir de voir pendant ces fêtes 2011.
Ils s’appellent D’Irque et Fien, le spectacle a comme nom ‘Carrousel des Moutons’ et leur site est: http://www.dirque.com
Ce lundi soir, nous allons pour la dernière fois cette année-ci, chanter à Saint-Jacques.