Berlin, le musée Schinkel et les cimetières du Kreuzberg

Une jeune soprano Coréenne du Sud, lance une complainte du haut de sa voix et de son mètre cinquante, talons compris.
L’église de Friedrichswerder possède une acoustique remarquable, sans qu’elle n’élève la voix, la phrase chantée est perçue clairement quel que soit l’endroit où on se trouve.
Le chant ‘This is propaganda’ est une performance d’art conceptuel, signée Tino Sehgal, artiste Anglo-Berlinois. Il impose la stricte interdiction de documenter ses œuvres, aucune photographies ou comptes-rendus ne sont produits par l’artiste. Wikipedia explique que son art est éphémère et passager, mais pas immatériel vu que le spectateur a une interaction avec l’artiste qui lui sert d’intermédiaire.

Fraulein Lee, c’est son nom, est une chanteuse professionnelle, elle a fait ses études à l’Académie de chant de Berlin et de quatorze à dix-huit heure elle débite la même litanie, chaque fois qu’un visiteur s’approche d’elle à moins de trois mètres.
Cela énerve au plus haut degré la gardienne du musée qui nous fait ses doléances. Nous lui souhaitons une bonne après-midi et bon courage.


L’église a été dessinée par Karl Friedrich Schinkel en 1825, elle lui est dédiée et elle abrite un grand nombre de sculptures, dont un gisant de la belle Reine Louise, morte jeune, quel dommage.


Construite en en style néogothique (Backsteingotik), l’intérieur est polychrome, les voutes ainsi que les pierres des piliers sont peintes pour imiter le marbre.
À l’entrée, au dessus du portique, Saint-George terrasse son dragon.


Hier nous avons introduit une journée de relâche dans notre programme, ce matin nous parcourons les ‘Friedhöfe I et II der Jerusalems- und neue Kirche’ dans le Kreuzberg.
L’intérêt pour la conservation du patrimoine culturel et historique des nécropoles est relativement récent. Au début des années cinquante un tiers de la surface des cimetières cités ci-avant a été rasée et les tombes et les mausolées détruits pour construire la Bibliothèque Mémoriale Américaine. Vingt ans plus tard, en 1970, la municipalité vandalisa une deuxième fois les lieux pour percer la Blücherstrasse.
Ces deux cimetières datent du milieu du 18e siècle, on y trouve les tombes de nombreux artistes, architectes, théologiens, scientifiques et médecins de l’époque de Frédérique II.

Sur le sarcophage de Johann Carl Wilhelm Moehsen, médecin personnel de Frédérique le Grand, une femme décapité est allongée, un serpent enroulé autour de son bras gauche.


Au nord-est, se trouve la modeste sépulture commune de Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff, le maître bâtisseur préféré de Frédérique II et son portraitiste Antoine Pesne.


Carl Friedrich Schinkel, dont question plus haut, est un peintre et surtout un architecte, né le 13 mars 1781 à Neuruppin, il a profondément marqué le néoclassicisme en Prusse, puis le style néogothique.


Il a comme ami et maître David Gilly, un des architectes favori de Frédérique le Grand.
Les grands-parents Gilly quittent la France à la révocation de l’édit de Nantes et s’installent en 1689 dans la colonie de ‘Französisch Buchholz’ aux portes de Berlin.
David Gilly est enterré au cimetière protestant de la paroisse de Jérusalem et de Neue Kirche que nous visitons ce matin.

– Publié sur mon iPad

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