Le mur arrière de l’immeuble qui clôture le Driefaltigkeitfriedhof à l’ouest est décoré de 52 nichoirs à moineaux fixés en forme de sapin. Les demeures sont meublées et l’un des locataires pousse la tête et commente à son voisin: ‘fait beau aujourd’hui pour une journée de fin d’été’.
Avant-hier lorsque je pénétrai dans le Dôme, je fis ‘Whah!’ Ce matin, en franchissant le portail du ‘Alter Luisenstadtkirchhof, je fis ‘Whah!’
Nous avons lu que ce cimetière est le plus grand et un des plus beaux de la ville, c’est vrai. Il fait près de 100 ha et le mur d’enceinte en brique rouge, qui sert de support à 300 ‘Erbbgräbnisse’ caveaux familiaux perpétuels, est long de plus d’un kilomètre.
Pendant toute la matinée, nous marchons d’une ‘Erbbgrab’ à l’autre, en faisant de temps à autre un détour vers l’intérieur pour admirer un statue érigée au centre, comme ‘l’ange flottant’ qui semble s’envoler en direction de l’église du Sudstern, en face de l’entrée du cimetière.
Les patriciens d’antan voulaient en mettre plein la vue à leurs compatriotes et le toit de certains mausolées abriterait facilement une villa à deux étages contemporaine.
Comme je le faisais remarquer dans une de mes lettres précédentes, ceux qui aujourd’hui logent ici, ont d’abord vécu dans leurs châteaux, les proportions sont respectées.
Je me répète car cela nous frappe à chaque visite, les nécropoles Berlinoises sont de grand et beaux parcs, bien entretenus. Nous croisons les jardiniers qui s’affairent dans tous les coins, l’herbe est coupée, les arbres sont élagués, les orties fauchées et les buissons taillés.
La municipalité, l’église et les sociétés de conservation investissent pour préserver les plus beaux monuments, on sent les efforts. N’empêche que nous croisons des constructions délabrées, des statues au mains coupées et des tombes entièrement couvertes et cachées par des buissons de ronces.
À l’instar des victoriens, nous avons un faible pour l’archéologie et certaines ruines sont pleines de charme.
Pour terminer notre promenade funèbre, nous parcourrons avec autant de plaisir, le ‘Friedrichswerdischer Friedhof II’ et le ‘Dreifaltigkeitsfriedhof II’ qui sont situé à l’ouest du premier.
Toujours dans le domaine des morts, après notre poisson grillé à la Rote Rathaus, le bus 100 nous conduit au Reichtag.
Dans le parc entre la Scheidemannstrasse et la Strasse des 17 Juni, se trouve un des trois mémoriaux, à la fois cimetières militaires, érigés à la mémoire des 80.000 soldats soviétiques qui sont tombés lors de la prise de Berlin en 1945.
À l’entrée trônent deux chars d’assaut T-34 et deux canons qui ont servis lors de la bataille. Au sommet de la stèle centrale, un soldat casqué, un bronze haut de 8 m, le fusil à l’épaule semble vouloir apaiser la foule d’un geste de la main.
L’ensemble est assez agressif et on ne peux pas s’empêcher de se remémorer les 50 années difficiles de l’après guerre.
Deux autres bus, le M-85 jusqu’à la Haupbahnhof et le TXL-245 jusqu’au ‘Kleine Tiergarten’ dans le Moabit, nous déposent devant un Humana, où nous achetons un ours en peluche de la marque et coiffé d’un chapeau Burberry, mignon.
Pour clôturer cette belle journée nous faisons un crochet par le ‘Arminius Markthalle’.
L’année dernière nous avions trouvé l’endroit en plein chantier de rénovation, aujourd’hui il brille comme neuf et depuis l’automne 2010 porte le titre ronflant de “Ort der guten Dinge”.
Du vin, du pain et du fromage; des fleurs, de la charcuterie et des accessoires mobiliers, des produits cosmétiques et des robes d’enfant brodées par les doigts habiles des femmes de Madagascar. Le sympathique Malgache qui nous fait l’article explique qu’il vient d’ouvrir sa boutique il y 4 jours. Il habite Berlin depuis 1996 et il vend des produits manufacturés dans son pays d’origine. Bijoux, cosmétiques et quelques vêtements pour enfants.
Nous lui souhaitons bonne chance et à l’année prochaine. ‘Si je suis toujours ici, c’est que ça marche et que j’ai de la chance’ nous fait-il avec un grand sourire.
Dans le métro S7 vers Potsdam, une jolie fille tient en main 3 roses blanches.
La dunette du Chat Lune est au soleil et nous y passons la fin de l’après-midi.
Grâce à vous, je risque fort de passer une bonne partie de mes prochains séjours berlinois dans des cimetières.
Cher Alain,
Ils en valent la peine, nous avons du en voir une quinzaine, restent les 170 autres!
Merci de me lire,
Max