‘Les rhododendrons sont en fleur fin mai, début juin’ nous dit Anne-Katrin Böttner-Kirch, responsable de l’entretien des jardins du Parkfriedhof de Ohldorf.
Situé à une dizaine de kilomètres au nord du centre de Hambourg, c’est selon la brochure, le plus grand cimetière-parc du monde.
La vue en plan me fait penser au profil d’un bison, avec la tête à droite et le volumineux arrière-train à gauche. Du museau à la queue il fait 3,5 km et de la croupe au sabot arrière, 1,5km. L’entrée principale se trouve au niveau du bas de la queue et les trois crématoires sont au niveau du cul.
Les larges allées sont tracées comme les instructions de découpes des bouchers sur les carcasses des ruminants.
Le Südwestkirchhof de Stahnsdorf que j’ai commenté le 25 septembre dernier, est un cimetière forestier. En dehors des quelques routes principales, la nature est laissée en paix, les sentiers serpentent dans les sous-bois sans structure apparente, les buissons envahissent les sépultures, les arbres poussent là où ils se plaisent le mieux, le promeneur oublie qu’il parcoure un cimetière.
Ohlsdorf est un parc, les quatre cent hectares de végétation sont sous le contrôle strict d’une armée de jardiniers, l’herbe est coupée, les buissons et les imposants et omniprésents massifs de rhododendrons sont taillés, les sentiers sont désherbés, les arbres centenaires inventoriés et les plans d’eau sont propres.
Le cimetière a ouvert ses portes en 1877, il fut conçu par Wilhelm Cordes, son premier directeur. Son idée était d’offrir à la ville en plus d’un cimetière, un jardin qui incite au repos et à la promenade.
Les 12 chapelles dont la plus petite est de la taille d’une église d’un village moyen, sont desservies à intervalles réguliers par les lignes de bus 170 et 270 qui sillonnent les 17 km de routes asphaltées de la nécropole.
Situé à une centaine de mètres au nord de l’entré principale, l’imposant ‘nouveau’ crématoire fut construit au début des années 30′. Il est symétrique et tout en brique, c’est une pyramide tronquée flanquées de deux ailes avec galeries. Un escalier de la largeur du bâtiment central donne accès à trois portes en bronze.
À gauche de l’entrée, nous visitons le ‘beaucoup trop petit’ musée, d’après les dires du conservateur. Il retrace l’histoire du site avec dessins et photos et on y voit quelques exemples de cercueils, des mannequins vêtus en croque-mort au travers les âges et dans une vitrine sont exposés ce qui reste après la crémation. Des pacemakers carbonisés, des bagues et des prothèses articulées dont les modèles anciens paraissent sortir des mains d’un bricoleur amateur, moyennement doué.
Nous suivons les instruction du circuit rouge de la brochure ‘Reizvolle Spaziergänge’. En 13 stations et une heure de marche nous flânons entre les sépultures de personnages Allemands ‘importants’ dont nous ne reconnaissons que Tchilinghiryan, le fondateur de la marque de café Tchibo. Les jardins de roses et les belles statues nous donnent envie d’en voir plus, nous reviendrons quand les rhododendrons seront en fleurs.
Plus loin, hors circuit rouge se trouve la sépulture de Carl Hagenbeck, le fondateur du zoo de Hambourg, le premier à montrer les animaux dans leur élément naturel. Un lion famélique est couché sur sa tombe.
Une pub nous mène au café Fritz, un restaurant spécialisé dans l’organisation des repas d’enterrements qui offre un excellent plat du jour à un rapport prix/qualité comme nous les aimons.
De lion en lion, en route vers ma soeur, deux cent kilomètres plus au nord, dans le vieux cimetière de Flensburg, nous retrouvons le lion d’Istedt dont nous avions fait la connaissance à Wannsee le 12 août dernier. Voir ma page de blog de ce jour.
Pour mémoire, les Danois l’érigèrent à Flensburg en juin 1962, pour commémorer leur victoire sur les Allemands en 1850 lors de la première bataille du Schlewig-Holstein.
Après leur défaite à la deuxième bataille du même nom en avril 1864, l’animal déménagea vers Berlin. En 1945 Eisenhower accepta de le rendre aux Danois et le bronze partit pour Copenhagen.
La ville de Flensburg le récupéra en septembre 2011 en témoignage de ‘L’amitié et de la confiance qui règne entre le peuple danois et le peuple allemand’.
La copie observe toujours les plaisanciers de la Wannsee.
A force de visiter des nécropoles nous finissons par oublier que ces sont des endroit où la mort est omniprésente, où chaque pierre couvre un homme, une femme ou un enfant disparu à jamais.
Nous admirons les sculptures, nous allons à la recherche de l’histoire et des histoires et dans notre esprit, les personnages que nous découvrons sont vivants.
Hallo Arielle,
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Kind regards,
Max
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Max