En route vers la station de métro Ledru Rollin, d’où la ligne 8 va nous conduire à Michel Bizot, le point de départ de la Promenade Plantée, nous passons par la capitainerie et taillons un bavette avec Bruno, un des quatre ‘capitaines’ du port de l’Arsenal.
Fils de marinier, il a navigué sur la péniche de son père et il connait bien Gand pour avoir traversé la ville à plusieurs reprises, il y a une cinquantaine d’années.
Il nous raconte qu’à la jonction de la Lys avec la Coupure, le bateau devait opérer un angle droit pour ensuite passer un pont levis. Le pontonnier prenait l’amarre avant, la fixait à un bollard, le skipper donnait un coup de moteur et le vaisseau pivotait de l’arrière pour se mettre dans l’axe du canal vers Bruges. ‘Une fois l’amarre lâchée, on passait le pont et on lançait une pièce de monnaie sur le quai’, se rappelle Bruno et il rajoute, ‘De ce temps, les câbles étaient en acier, lourds lourds!’.
Le ‘pont du pain perdu’ existe toujours, il n’y a plus de pontonnier mais sur le quai en face, mon copain Gwen loue des barques électriques qui permettent aux amateurs de faire le tour des canaux de la ville et de remonter les méandres de la Lys pour aller jusque Deurle et Latem, célèbres pour les peintres du même nom.
Voir http://www.yachtchartergent.com
La Promenade plantée emprunte le tracé parisien de l’ancienne ligne de Vincennes, qui à partir de 1859 relie la gare de la Bastille à Marles-en-Brie sur une longueur de 66 km. Désaffectée en 1969, une partie est intégrée au RER, le tronçon Paris-Vincennes reste à l’abandon et vers la fin des années 80, les 5 km de la Bastille à la porte de Montempoivre sont aménagés en jardins suspendus.
C’est une de nos promenades favorites au printemps et en automne et nous ne sommes pas les seuls à vouloir en profiter comme en témoignent les photos ci-jointes.
Avant de rejoindre la Delphin nous achetons deux délicieuses mangues et une botte de radis au marché de la place Aligre et une baguette chez Jacques Bazin, au 85bis rue Charreton, selon les guides et selon nous, un des meilleurs boulangers artisanaux de Paris.
Après la sieste on observe l’activité du port, puis on flâne un peu, nous sommes venus à Paris pour y vivre, pas toujours pour courir les musées et les expositions, comme pourraient le faire croire mes billets précédents.
Ah oui, une ville se visite aussi dans la rue ! Lever les yeux pour voir les bâtiments, mais aussi observer les gens, se mettre à une terrasse de café, c’est aussi important que d’aller dans les musées. Il faut les deux !