Potsdam (3), Friedrich II, Der Grosse, dans le Neues Palais, Friederisiko

Le 15 juin 1740, Frédéric II le Grand, Roi de Prusse, décréta à Berlin: « Toutes les religions sont égales et bonnes, à condition que les peuples qui les pratiquent soient honnêtes. Si les Turcs et les païens viennent et souhaitent vivre dans ce pays, nous leur construirons des mosquées et des temples. »
Deux cent septante ans plus tard, il y a quelques jours à Avignon, Nicola Sarkozy déclara: « L’Europe a commis l’erreur grossière de ne pas graver dans sa constitution ses racines chrétiennes. Lorsque je survole la France, je vois ce manteau de cathédrales, d’églises, pas de temples, de synagogues, de mosquées. »

Loin de moi de vouloir comparer les deux chefs d’État, mais le point de vue de Frédéric II, trouvé dans la section intitulée ‘Tolérance, Religion et Science’ est remarquable pour le 18e siècle, et lorsque j’entend Sarkozy, elle l’est encore pour notre époque.

Ce matin, le guide à la main et les écouteurs aux oreilles, nous parcourons de 10:00 à 14:30 les 72 salles du Neues Palais.
L’exposition comporte onze thèmes qui illustrent le personnage et ses réalisations, guerrières, politiques, culturelles ainsi que les aspects les plus anodins de sa vie privée.
Le douzième thème sont les jardins dont je parlais dans mon billet précédent.

La première station nous confronte à une succession de tableaux, une pièce en un acte écrite en français par Frédéric II. C’est à Isabelle de Borghgrave que le Neues Palais a demandé d’illustrer « Le Singe de la Mode ». Après six mois de recherche et de travail en atelier, elle nous émerveille avec une trentaine de costumes en papier richement décorés qui habillent des mannequins en fil de fer, les salles du musée servant de décor. Depuis 40 ans, avec essentiellement ses montages en papier, l’artiste Belge nous ouvre son pays de rêve.

Chateaubriand a écrit que Frédéric recherchait ‘La Gloire’ et c’est avec humour, ironie mais aussi beaucoup de respect que les curateurs ont brossé le tableau de cet autocrate tourmenté. À la fois ‘roi philosophe’, comme il aimait à se décrire, guerrier, poète, musicien, architecte, planificateur de ville, il a comme politicien sans scrupules, établi la Prusse comme grande nation sur la carte de l’Europe.

Après la guerre de sept ans, il fit construire le Neues Palais qu’il appela une ‘Fanfaronnade’.
Au dix-huitième siècle à la cour de Prusse, la langue usuelle était le français. Un quart la population du pays était constitué par des Huguenots qui avaient fuit la France. Son père, Frederic-Guillaume I de Prusse, le ‘Roi Soldat’, leur avait ouvert les portes de son royaume après la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV, le 18 octobre 1685.
Frédéric II trouvait que l’allemand était une langue de paysans et il ne l’utilisait que pour s’adresser à ses domestiques.

Le roi s’impliqua entièrement dans la conception du palais, il fit venir de toute l’Europe les matériaux les plus nobles et les plus chers, l’or, le marbre, les bois précieux, les cristaux, la soie et pour le jardin, les essences et les plantes les plus rares.
L’ensemble devait être une affirmation de son pouvoir et de sa gloire plutôt qu’un endroit pour habiter.
C’est l’endroit idéal pour la plus importante manifestation du tri-centenaire de sa naissance.

Je raconterai la suite de notre visite dans mon prochain billet.

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