Potsdam (5) Tag der Offenen Ateliers, les artistes ouvrent leurs portes

Voyeurs dans l’âme, nous adorons visiter maisons et appartements et imaginer comment leurs habitants y vivent.
Aujourd’hui nous sommes gâtés, Potsdam organise son annuelle « Tag der Offenen Ateliers », 46 artistes ont répondu à l’appel et ils ouvrent la porte de leurs lieux de travail.

Dans l’atelier de Klaus Fahlbusch, Charlottenstrasse 123, son collègue Michael Lüder a ramené quelques vielles locomotives rouillées de l’Amérique du Sud qui charment notre amour pour l’archéologie industrielle, la journée débute sous de bons auspices.

Claudia Constanze Lorenz habite Linsenstrasse 11, au premier étage d’un ancien atelier de manufacture de chaussettes militaires transformé en appartement.
Pour l’occasion, elle a tapissé de ses oeuvres photographiques, les murs de son living, de sa chambre à coucher et de sa cuisine. Son accueil est chaleureux, nous faisons la connaissance de son frère et de l’amie de celui-ci qui prennent le petit déjeuner et qui nous invitent à boire un café avec eux.
Sur son iMac elle déroule une série de clichés qu’elle a réalisé récemment de familles d’étrangers qui viennent de s’installer à Berlin. ‘Fascinant, sympathique mais fatiguant’ dit-elle, ‘car pour prendre les photos j’ai du m’intégrer dans les familles, prendre les gosses sur les genoux, entendre leurs récits, boire le thé et partager leurs repas.’

Chez Sabine Hüning, Hegelallee 55, un photographe du Märkische Allgemeine nous demande de jouer les clients intéressés. Nous engageons le dialogue avec l’artiste, son fils veut également poser sur les photos, j’imagine que demain il veut montrer le journal à ses copains de classe, le journaliste nous demande de bouger un peu à gauche, de lever les mains, question d’avoir l’air naturel, nous obéissons.
Sabine peint avec vigueur des fruits et des légumes, ses tableaux respirent l’énergie qu’elle met à les réaliser. Nous avons droit à un verre de ‘Maibowle’ avec des fraises. C’est un cocktail composé de vin blanc, de vin mousseux et de ‘Waldmeister’ (aspérule odorant).

Au 34 de la Mittelstrasse, Peter Kurgan utilise du sable coloré et des cristaux broyés pour réaliser et pour ‘tonifier’ ses tableaux. Ses clients enthousiastes lui envoient de la poussière rouge de Sedona, de l’ocre du Roussillon, de la lazurite du Pérou qu’il travaille par couches successives pour obtenir des effets de transparence et de dévoilement successifs des sujets représentés en fonction de la lumière ambiante. Nous ne sommes pas particulièrement impressionnés et j’ai déjà franchi la porte de l’atelier, lorsque M. qui me suit à quelques pas, se prend à poser une question pertinente. L’artiste s’enflamme et il nous fait un exposé complet et détaillé de la technique qu’il utilise pour insuffler à ses oeuvres les vertus énergétiques que selon lui, elles dégagent.

Le tonus des tableaux nous a ouvert l’appétit, il est 13:00 et nous prenons un lunch à la Indian Villa, Hegelstrasse 5.
M. a découvert dans une brochure locale que le dimanche, le restaurant offre un 2 pour 1. C’est une excellente affaire, pour le curry d’agneau et l’agneau aux épinards, la bière et le verre de lassi, nous ne payons que 16,50€, un des deux plats est gratuit.

Annette Strathoff occupe l’entièreté du plateau du troisième étage d’un imposant immeuble situé au numéro 13 de la Hans-Thoma-Strasse. L’appartement est trois fois plus grand que celui de Claudia Lorenz, mais ici aussi les murs de toutes les pièces servent de support à ses oeuvres. Encore une fois l’accueil est chaleureux, je prend un Nespresso et M. un verre de ‘sekt’ et Frau Strathoff nous guide de pièce en pièce tout en faisant la bise au passage à ses amis et amies venus la voir pour l’occasion.
Elle nous explique sa nouvelle technique qui consiste à appliquer de la peinture acrylique de manière aléatoire sur des anciennes aquarelles pour ensuite l’étendre à l’aide d’un morceau de carton et ainsi recouvrir en partie l’ancien sujet qui se devine par transparence. C’est charmant et tout comme chez Claudia Lorenz, l’appartement est meublé et décoré avec goût, nous pourrions y vivre.

La dernière visite intéressante de la journée est l’atelier de Egidius Knops, Zeppelinstrasse 21. C’est un artiste originaire des Pays-Bas qui vit en Allemagne depuis les années septante. Il conçoit et fait réaliser des sculptures métalliques de grandes dimensions.
Sa dernière oeuvre, la ‘Spreewalderin’ vient d’être ‘baptisée’ à Lübbenau, le 2 mai dernier.

Je ne livre ici qu’un échantillon de la vingtaine d’ateliers et d’artistes que nous avons découverts aujourd’hui. Nous rentrons au bateau fatigués et heureux, Potsdam offre de la qualité.

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Un commentaire pour Potsdam (5) Tag der Offenen Ateliers, les artistes ouvrent leurs portes

  1. Panama dit :

    Fort du tribut payé par son peuple aux Walkyries, de son charisme et de la présence de l’Armée rouge à Berlin – Truman vient de prendre la succession de Roosevelt, décédé, et Churchill, bientôt remplacé par Attlee, n’a qu’une légitimité chancelante – Staline affirme son ascendant, redessine les cartes, affûte ses griffes… L’étoile rouge de géraniums dans la cour intérieure du Cecilienhof a valeur d’un symbole : c’est devant elle que les « alliés » doivent « s’incliner» avant d’entrer dans la salle de conférence. J’entends la colère de Churchill qui, cynique et enfin lucide, finira par lâcher plus tard : » »We have slaughtered the wrong pig!» (Nous avons abattu le mauvais cochon !).

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