Le chantier naval construit le U-2540 en deux mois et demi, du 28 octobre 1944 à sa mise à l’eau le 13 janvier 1945.
Le sous-marin ne lance jamais de torpilles et quelques jours avant la fin de la guerre, le 4 mai 1945 à 10:00 heures du matin, il est sabordé dans la baie du port de Flensburg.
En juin 1957, douze ans plus tard, il est sorti de l’eau, remis en état, rebaptisé Wilhelm Bauer et en novembre 1958 il reprend le service comme bateau d’essai de la marine.
Il sert jusqu’en mars 1982 pour devenir ensuite une des attractions du musée de la marine du port de Bremerhaven.
On y pénètre par l’avant et on ressort par l’arrière après l’avoir traversé de la proue à la poupe, en franchissant les portes rondes des cloisons étanches, ce qui demande de la souplesse et une attention constante pour ne pas se cogner la tête ou se prendre les pieds aux tuyaux, vannes et autres éléments techniques qui tapissent l’intérieur du navire.
Les photos sont parlantes.
Depuis mercredi nous sommes amarrés dans la ‘Im-Jaich-Lloyd-Marina’ à Bremerhaven. Grace au courant portant de la marée descendante, nous avons mis 3 heures et demie pour parcourir les 50 kilomètres qui séparent Vegesack de l’écluse du Neuer Haven, à une moyenne de plus de 14 km/h, avec le Chat Lune à 1800 T/m à 10km/h sur l’eau.
Ceci n’impressionne pas les automobilistes, uniquement ceux qui, comme nous, parcourent l’Europe en utilisant les cours d’eau.
Je recommande la marina Im-Jaich à tous mes amis marins actifs. Elle est moderne, sécurisée, calme, les facilités sont propres et bien entretenues et elle est située à 5 minutes à pied du centre de la ville, des musées, des restaurants et des commerces. En prime, le prix de la nuitée est très raisonnable, 13€ pour un 10m, le W-lan est gratuit et il y a un service journalier de ‘Brötchen’.
Ce matin nous visitons la Deutsches Auswanderer Haus, le centre Allemand d’émigration, devenu aujourd’hui un musée, d’où partirent essentiellement vers les USA et l’Argentine, 7 millions de personnes pendant les deux siècles derniers.
Pour le plaisir du visiteur, le musée a reconstruit un quai d’embarquement accolé au flanc d’un paquebot. Le quai regorge d’émigrants, enfants et valises à la main auxquels se mélangent les visiteurs et le paquebot bouge légèrement, ce qui rend la scène réaliste.
On traverse la reconstruction de l’intérieur d’un navire, avec en troisième classe les couchettes communes et en première, les salons privés et ses occupants en tenue de soirée, prêts à joindre la table du capitaine.
Au dix-neuvième siècle les navires de commerces ramenaient des matières tel que coton, bois, rhum des États-Unis. Pour ne pas retourner à vide, les courtiers installaient des dortoirs provisoires dans les entreponts se leurs voiliers. Les émigrants peu fortunés utilisèrent en masse ces navires. La nourriture était essentiellement constituée de lard salé, de biscuits marins et de pommes de terre. Pour rendre cette base mangeable, les plus malins regroupaient leurs portions de lard et biscuits, réduisaient le tout en petits morceaux, le faisait tremper dans de l’eau et en fabriquaient des boulettes qu’ils cuisaient sur le chauffage.
Une section du musée est dédiée à la recherche et les visiteurs qui le désirent peuvent consulter les archives et retrouver leurs ancêtres qui ont traversé l’Atlantique pour s’installer aux Amériques au dix-neuvième ou au vingtième siècle.
Nous prenons un lunch dans le restaurant la Schiffergilde. Notre serveuse entend que nous parlons français et s’adresse à nous dans la même langue avec un fort ‘assang’ du midi. Elle a vécu quelques années à Narbonne où elle a suivi ses parents qui y avaient été transférés pour leur travail. ‘Tout va ‘bi-aing?’ nous fait-elle régulièrement lorsqu’elle passe devant notre table.
Pas pour nous qui sommes claustrophobe !
Pas de panique, il reste en surface!