Le 22 juillet 1929, le ‘Schnelldampfer’ Bremen de la Norddeutscher Lloyd, commandé par le commodore Georg August Louis Leopold Ziegenbein gagna le Ruban Bleu, le trophée qui récompense la traversée la plus rapide de l’Atlantique pour un paquebot. Le Bremen réalisa la traversée de l’Europe vers New York en 4 j 17 h 42 min à la moyenne de 27,83 noeuds soit 51,54 km/h.
Petite parenthèse technique pour les non-initiés:
Le mille marin est la distance égale à la circonférence de la terre = 40.000 km, divisé par le nombre de minutes du cercle du compas, soit 360 degrés fois 60 = 21.600 degrés.
40.000 divisé par 21.600 font 1,852 km.
Le mille marin est donc égal à 1,852 km.
La vitesse des bateaux en mer se mesure en noeuds. Un noeud est égal à un mille marin parcouru en une heure.
Un navire qui file à 10 noeuds avance à 18,52 km/h.
En fluvial la vitesse s’exprime en km/h.
La ‘Commodore Ziegebein Promenade’ part du sémaphore de l’écluse du Neuer Haven et longe la Weser sur le haut de la digue jusqu’au début de la zone dédouanée à l’endroit du port de stationnement des bateaux pilotes de haute mer. ‘Ziegebein’ veut dire ‘jambe de chèvre’ et le soir, le sourire aux lèvres, nous aimons parcourir ce chemin d’un pas alerte pour voir le soleil se coucher sur la mer et sur les grues du port commercial de Bremerhaven.
Le sémaphore se trouvait au pied du phare ‘Hohe Weg’ à 27 km NW de Bremerhaven à l’embouchure de la Weser. De 1893 à 1973 il indiquait au bateaux de passage, la force et de la direction du vent sur l’île de Borkum et l’île de Helgoland, d’où le B et H dans sa structure. Il était opéré manuellement par les gardiens du phare et après l’automatisation de celui-ci, il tombât en désuétude. Récemment il fut démonté, remis en état et placé à l’entrée de l’écluse du Neuer Haven et il fait partie de la collection du musée de la marine.
Ce musée, le Deutsches Schiffahrtmuseum est un des plus intéressants et complets que je connaisse. Nous y consacrons la matinée à voir l’intérieur et l’après-midi à visiter les navires amarrés dans la darse en face sans oublier le petit remorquer STIER posé sur le quai. Dans le sous-sol du musée, les enfants de tout âge peuvent jouer avec des maquettes de navires sur un grand bassin qui imite un plan de mer avec des phares et des bouées. M. et moi pilotons un remorqueur de haute mer et très fiers, nous obtenons notre diplôme de capitaine. Comme le fait remarquer M. au guide du musée, ça pourra toujours servir la prochaine fois qu’on se fera contrôler par la police fluviale.
Le long de la Geeste, le confluant qui se jette dans la Weser à Bremerhaven, se trouve le Historisches Museum Bremerhaven. C’est le complément du musée précédent qui retrace l’histoire de la ville, de son industrie de construction navale et de traitement des produits de la pêche. Les maquettes, les objets, l’outillage, les tableaux et les films nous font vivre l’évolution du port de sa naissance à nos jours.
Une section récente est consacrée à la fabrication des bateaux en acier et en particulier à la technique du rivetage. Cela me rappelle que les dernières recherches des causes du naufrage du Titanic concluent que l’impact de l’iceberg n’avait pas provoqué une entaille sur le flanc tribord du navire, mais qu’il avait probablement fait sauter des rivets structurellement fragiles, désassemblant ainsi des plaques de coque.
Bremerhaven nous plaît beaucoup et nous y restons une semaine.
Jeudi soir le voilier Polonais DAR SZCZECINA, s’est amarré près de nous, le nez au Chat Lune. Son nom signifie ‘cadeau de Stettin’. Il sert d’école de voile aux élèves d’écoles d’humanités de cette ville. L’équipage est constitué d’un skipper, de deux marins et d’une dizaine de jeunes filles et jeunes garçons de 16 à 18 ans qui s’amusent beaucoup. Pour aller du voilier à terre, une poignée d’entre eux ont pris l’habitude de parcourir le ponton d’amarrage à saute mouton en rigolant très fort en polonais.
Le skipper m’explique que le but final de leur voyage est Calais et que leur prochaine étape est Amsterdam, par la mer bien entendu.
Nous allons à Amsterdam par l’intérieur.
intéresser oui, mais est ce que nous avons vraiment retenu la leçon ?