Utrecht et les églises (1)

Rolf a septante-six ans, il habite Bremen et tout l’été, avec son épouse et ses deux tortues d’eau il parcours les fleuves, rivières et lacs du nord de l’Europe.
Amarrés à ses côtés, nous avons fait sa connaissance à Schwerin en 2010 et quelques mois plus tard, nous nous sommes revus dans les ascenseurs à bateaux de Niederfinow sur le Havel.
Ici à Utrecht nous nous rencontrons pour la troisième fois.
‘In Bremen hat man ein Spruch’ nous dit-il, ‘Dreimal ist Bremerrecht’ et avec un large sourire il rajoute, ‘Viermal ist auch nicht schlecht!’.

Il nous confie qu’il y a dix-sept ans, lorsque ses petits enfants étaient tout jeunes, ils étaient tombés en admiration devant un aquarium contenant des tortues d’eau et Rolf, bonne âme, leur acheta deux spécimen grands comme une pièce d’un Mark.
Quelques années plus tard, lorsqu’au yeux des jeunes adolescents, les jeunes filles paraissaient mériter plus d’attention que les tortues, Rolf hérita des deux bestioles qui entretemps mesuraient trente centimètres de la tête à la queue. La nuit, les reptiles dorment dans une bassine en plastique remplie d’eau et pendant la journée, Rolf les laisse se promener sur le sol de la cabine de son bateau. Pas plus de trois heures d’affilée, nous fait-il en caressant doucement la carapace d’une d’elle qu’il a pris sur ses genoux, ensuite je les replonge dans l’eau pour quelque temps.

Rolf et son épouse voyagent sur une barque de huit mètres, en partie bâchée, en partie fermée. Vingt-quatre mille personnes ont appris à naviguer avec ce bateau, nous explique-t-il, ‘j’avais à Bremen la première et pendant longtemps la seule école de navigation qui délivrait des permis fluviaux’. ‘Lorsque le D-Mark à fait place à l’Euro, j’ai tout vendu et depuis je navigue seul avec mon épouse et mes tortues’.
Sur les flancs de son navire, on peut lire en grandes lettres, ‘Sportbootschulzentrum Bremen’.

L’univers des nomades du fleuve, ceux qui comme nous passent au moins la moitié de l’année sur leur embarcation, est fait de rencontres fortuites et parfois, internet aidant, de rendez-vous programmés. En plus, grâce à l’application Latitude de Google, d’aucuns se suivent à la trace, la technologie est là pour être utilisée à bon escient.

Nous sommes à Utrecht, amarrés dans le zuiderstadskanaal, une des haltes nautiques du centre de la ville, là où ne viennent que les bateaux dont le tirant d’air n’excède pas 2m70. Je ne suis pas un snob à rebours, mais généralement les nomades du fleuve ne vivent pas sur un bateau en polyester blanc propulsé par deux moteurs de 300 chevaux, dont le seule mérite est de faire des vagues plus énormes que les péniches commerciales géantes actuelles et si leur embarcation fait plus de 12 mètres de long, c’est une barge ou une ancienne péniche transformée.
Nos bateaux sont conçus pour passer partout, pour vivre confortablement pendant des mois et pour consommer en un mois de navigation ce que les amateurs de puissance brulent en une journée.

Mais je m’égare et pour revenir au sujet, comme mes lecteurs ont pu constater, nous aimons naviguer de ville en ville, de musée en musée, voir d’église en église. En navigation, entre les deux, nous profitons de la belle nature.

À ce propos à Utrecht nous sommes bien servis et j’en parlerai dans mon prochain billet.

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2 commentaires pour Utrecht et les églises (1)

  1. Pas évident de faire un commentaire à l’aide d’un I-phone à bord du TGV Stuutgart-Paris…
    Pour voyager comme vous le faites, il faut apprécier et observer- la vitesse est un critère qui ne trouve pas sa place ici.
    Toujours des articles plaisants et intéréssants !

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