Paris et Kafka au pays des Oranges

Pour maximaliser leur profits, les opérateurs de télécommunication européens appliquent des règles et des tarifs différents dans chaque pays où ils sont implantés.
Aussi, lorsque le Chat Lune franchit une frontière, j’achète une carte SIM prépayée pour avoir accès à la toile avec mon iPad.
Il y a deux semaines, lors de notre halte devant l’écluse de Masure sur le canal de Roubaix, dans le centre commercial que Samir nous avait indiqué, j’achète chez Orange une micro-SIM pour 8€ et une recharge valable 7 jours avec une capacité maxi de 1Go.
À mon étonnement et à ma satisfaction, la carte reste active pendant 14 jours au lieu des 7 indiqués sur la facture.
Ce matin, pour la recharger, je forme le 0800 224 224, j’introduis le numéro d’accès de ma carte SIM et la voix électronique me signale que dans le choix des forfaits, 15€ donne droit à 20 jours d’accès, les conditions ne font que s’améliorer.
Par contre le système rejette mes deux cartes de crédit, sous le prétexte d’un problème technique, ‘veuillez ré-essayer plus tard’, me dit la dame.
À l’instar d’Orange, Visa utilise ce prétexte pour éviter les payements avec des cartes étrangères.
l’Europe c’est bien, mais pour le profit, l’individualisation des pays le composant, c’est mieux.
Le beaux temps invite à la promenade et je me dirige vers le point Orange situé en face de l’église Saint-Paul, rue de Rivoli.
La dame, tout sourire me précise que pour 15€ j’ai droit à 7 jours d’accès. Je lui explique que je viens d’avoir deux semaines d’accès pour 15€ et qu’il y a un quart d’heure, sa collègue du téléphone me promet vingt jours pour le même prix.
L’employée sort un livre d’instructions, l’ouvre, le retourne et me montre du doigt que ‘ici il est clairement inscrit que pour 15€ vous avez droit à 7 jours d’accès’.
Calmement et également tout sourire, j’entame la technique du disque rayé et je répète mon histoire.
Gentiment et aussi calmement que moi, l’employée qui a suivi un séminaire de communication avec les clients insatisfaits, continue à pointer le doigt sur le paragraphe qui lit 15€ et 7 jours de son manuel.
Un quart d’heure de ce manège de vas-et vient plus tard, elle trouve la faille et me dit que je pourrais éventuellement m’adresser au service technique d’Orange, situé un peu plus loin, au 43 rue de Rivoli.
Admettant l’impasse et acceptant la faille, je prends le train de la ligne 1 jusque Chatelet et plein de courage, je pousse la porte du 43 rue de Rivoli.
J’explique mon problème à la petite blonde de l’accueil qui me rétorque, mais nous n’avons que des recharges à 8€ et à 20€, pas à 15€.
Je lui demande si Orange est une succursale de Kafka? Pas à ma connaissance me répond-elle tout étonnée, pourquoi? Puis elle rajoute que le service technique est à l’étage du dessus. Je gravis les 18 marches et me trouve devant le comptoir technique avec 6 personnes assises sur le banc d’attente et trois debout, qui attendent de pouvoir s’assoir lorsque ceux qui sont assis seront servis par un des deux techniciens en faction.
Je jette l’éponge, quitte les lieux et une fois au port utilise la carte de crédit française d’un de mes amis pour payer à Orange les 15€ pour 20 jours d’accès à Internet.

Tout cela n’entame pas notre bonne humeur d’être une nouvelle fois amarrés au port de l’Arsenal pour quelques semaines.

Le guide du Canorama Arletti, le bateau mouche qui fait demi-tour devant la capitainerie après avoir parcouru le canal Saint-Martin du bassin de la Vilette au port de l’Arsenal, explique à ses passagers que la colonne de la Bastille est en bronze, d’une hauteur de 23 mètres et est formé de 21 tambours cylindriques et que dans le port résident 200 bateaux ce qui fait de ce lieu, un village sur l’eau, au centre de Paris.
En réalité, il n’y a qu’un petite centaine de bateaux en résidence annuelle, répartis en trois villages distincts.
Il y a celui où nous sommes, en face de la capitainerie, près de l’écluse côté bd. Bourdon, il y a ceux amarrés du même côté mais au delà de la passerelle vers la Bastille et enfin il y a les bateaux amarrés le long du quai côte bd. de la Bastille, près du parc.
Les habitants de chaque village se connaissent et se parlent mais chaque communauté a ses propres caractéristiques, ses propres habitudes et sa propre vie sociale, tel sont faits les êtres humains.

À la question, que faites-vous à Paris pendant un mois, je répond, nous nous promenons, nous prenons le métro, le RER et les bus, nous allons au cinéma, nous bavardons avec nos voisins, nous aidons à l’occasion un nouveau venu à l’amarrage, nous lisons assis sur la dunette du Chat Lune, nous caressons les chats du port, je photographie les jolies filles dans le métro, nous allons à la bibliothèque municipale rue Buffon, j’écris mon blog, je vais acheter un bout d’accastillage dans la quincaillerie du BHV, nous mangeons le plat du jour au Café des Phares, M. fait une lessive, je lave le bateau des poussières de Paris et des fientes des pigeons du port, nous allons voir pousser les fleurs au Jardin des Plantes, nous allons voir des expositions et des musées, nous achetons nos légumes frais au marché place Aligre et le dimanche j’achète des croissants à la boulangerie au coin de l’avenue Ledru-Rollin et la rue de Charenton, bref, nous vivons la ville.

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Un commentaire pour Paris et Kafka au pays des Oranges

  1. Nous confirmons – le monde « Orange » est un monde « kafkaiesque » !

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