Sur la berge de la rive gauche du bassin de l’écluse de Vinneuf, poussent deux noyers. Lorsqu’en fin de saison, généralement début octobre, nous rentrons à Auxerre, venant de Paris, nous amarrons le Chat Lune à la plate-forme flottante en bout de quai et nous attendons que la bassinée soit à niveau pour sauter à terre muni d’un sac en plastique pour opérer un ramassage de noix, style concours de vitesse.
Cette année-ci la récolte était bonne, sans être exceptionnelle.
Demain dans l’écluse de Saint-Aubin, deux autres noyers nous attendent.
Paris est derrière nous, nous aimons y séjourner quelques semaines, mais nous aimons aussi naviguer et c’est avec un plaisir renouvelé que nous avons remonté la Seine jusque Samois et Montereau et aujourd’hui l’Yonne jusque Sens.
Il m’est difficile de décrire le contraste qui existe entre la vie sur terre, les maisons, les rues, les routes, les voitures, les motos, les trains, les tramways, les usines, les chantiers de construction, les marchés, la foule mouvante, les chiens et le bruit que tout cela engendre et la navigation sur une rivière où il n’est pas exceptionnel de serpenter pendant des heures entre la forêt d’arbres qui couvrent les berges et les champs en friche à cette époque.
Depuis Paris nous avons vu trois martins-pêcheurs. Dans les eaux de Melun, des centaines de couples de cygnes avec leur jeunes qui ont atteint la taille adulte, mais qui piaillent et dont le plumage est brun clair. Partout et toujours les hérons vexés d’être dérangés dans leur chasse aux poissons s’envolent en huant, les canards rescapés de la saison de chasse nagent en rond ou sont assis sur une branche de bois pourrie qui sort de l’eau et nous regardent passer avec indifférence. Et puis il y a les cormorans, les mouettes et les poules d’eau, sans publier les poissons et toutes les autres bestioles qui sont là et qui nous observent sans qu’on ne les voit.
Ajouter la chaleur et des animaux exotiques au plumage coloré et vous êtes en Amazonie, voyez les photos ci-jointes.
Toutes heures environ, toutes les demi-heures sur l’Yonne, une écluse vient interrompre la sérénité du voyage, mais c’est l’occasion d’échanger quelques mots avec l’éclusier. Heureusement pour l’économie on croise de temps en temps un bateau de commerce chargé de gravier, de céréales ou de containers marins, on les salue au passage, ils nous rendent le bonjour, les gens du fleuve sont courtois.
En fin de journée, le Chat Lune frappe ses amarres au coeur d’une petite ville de province, si il fait beau, nous y faisons un tour, parfois le hasard nous offre un marché local, une église peu connue, un château ou d’anciennes douves devenues parc, nous dînons à bord, finissons un livre et bercé par les eaux toujours en mouvement du fleuve, on dort comme des bienheureux.
Trop beau…la nature est très présente; vos photos rendent bien l’ambiance, le calme paisible.
Il nous semble qu’il fait bien entendre dans un espace réduit ?
C’est la condition sine qua non pour la navigation, et en plus il faut tous les deux aimer naviguer!
Et puis, ce n’est pas si réduit que cela 35m2 habitable et nous vivons essentiellement dehors, la nature qui nous entoure est notre jardin, que nous ne devons pas entretenir.
Merci de me lire et je me réjouis chaque fois de vos remarques.
@+M
C’est un plaisir partagé…