Le Alcatraz Clipper est un bateau écologique, propulsé par deux moteurs électriques dont les batteries sont alimentés par les panneaux solaires qui recouvrent le troisième pont, par deux grandes éoliennes hélicoïdales placées sur la poupe et par une classique génératrice diesel.
Ce matin, la mer semble un lac mais on distingue les turbulences provoquées par les différents courants qui fait la réputation de la baie et qui rend l’échappée à nage des prisonniers du célèbre ‘île-bagne’, risqué si pas impossible.
Al Capone est sans aucun doute le plus célèbre des pensionnaires de cette sinistre citadelle.
Il y fut incarcéré en 1933 pour purger la peine de 11 années d’incarcération qu’il encouru pour évasion fiscale. Les citoyens des États Unis sont tenus de payer leurs taxes sur tous leurs revenus, qu’il soient acquis légalement ou illégalement.
Capone était flamboyant, admiré et bien-aimé. La prohibition, c’est-à dire l’interdiction de fabriquer, de vendre et de consommer des boissons alcoolisées entra en vigueur en 1920 et perdura jusqu’en 1933. Les immigrations Irlandais, Allemands et Français, une fois débarqués, se demandèrent où était leur whisky, leur bière et leur vin?
Capone et ses consorts étaient là pour répondre à leur demande. Le commerce pris un essor important, les ‘speakeasy’ bistros clandestins, les brasseries secrètes et l’importation massive des boissons alcoolisées en provenance du Canada devinrent une source de revenus considérable. Les plus plus astucieux bootleggers se mirent à investir leur revenus illégaux dans dans commerces légitimes tel que l’immobilier.
Tout cela se déroulait de manière à peine couverte, la police et les magistrats étaient corrompus et tout le monde était à vendre, sauf l’ineffable IRS, qui finit par envoyer Al Capone à Alcatraz.
Edward Joseph O’Hare, surnommé ‘Easy Eddie’, était un associé et un des avocat de Capone. Il fut aussi le co-inventeur du lapin mécanique des courses de lévriers. Pour les non-initiés, cette trouvaille peut paraître anodine, mais pour les parieurs aux courses, la certitude que les lévriers partent en courant dans la bonne direction au lieu se lécher le cul et de tourner en rond en attendant que l’un d’eux se décide à partir au galop, est d’une importance vitale.
Easy Eddie avait beaucoup d’affection pour son fils Butch O’Hare et il rêvait de mettre son gamin sur le bon chemin. Vers la fin des années trente, O’Hare senior se mit au service de la justice et c’est lui qui dévoila à la IRS les mécanisme financiers de l’empire de Capone. En contrepartie il exigea que son fils puisse entre à la Naval Academy. Ce dernier devint un brillant pilote qui s’illustra dans la guerre du Pacifique en interceptant une escadre japonaise. Il descendit cinq avions ennemis et empêcha ainsi une attaque sur le porte-avion Lexington. Pour cette action il reçut la Médaille d’Honneur de Guerre et fut promut capitaine de corvette. Il fut tué un an plus tard, en novembre 43 dans la bataille des Gilbert Islands.
En 1949, l’aéroport de Orchard Fields de Chicago fut rebaptisé O’Hare en mémoire en honneur du héros de guerre, Butch O’Hare, le fils de Easy Eddie.
Al Capone avait à son insu, contracté la syphilis lorsqu’au début de sa carrière il travaillait dans un bordel de Chicago. Chez lui, cette maladie se traduisit par un détérioration de son cerveau, ce qui le rendit irresponsable de ses actes. Vers la fin 1939, il fut libéré sous caution et il mourut en 1947 dans sa villa en Floride, il avait 48 ans.
Le mercredi 8 novembre 1939, Easy Eddie fut abattu dans sa voiture à l’arrêt devant un feu rouge, par deux tueurs qui le plombèrent de chevrotines, il avait 46 ans.
Aucun lien avec Al Capone ne fut jamais trouvé ni prouvé.