Paris, l’antenne FM, George et Mathurin Méheut

Comme me fait remarquer George, notre voisin Canadien, en bricolage, ce qui prend une heure à la maison, prend une journée sur un bateau.
Dans le but d’avoir en province une aussi bonne réception radio qu’à Paris, je décide d’installer une antenne FM sur le mat du Chat Lune. Dans ma tête, mon optimisme naturel me souffle ‘c’est l’affaire d’une bonne heure de travail’. Je me rend chez Sebastoautoradio, boulevard de Sebastopol. Très aimable le vendeur me signale ‘Ici on ne vend que des radios, pour les antennes et les accessoires, il faut se rendre dans notre autre magasin, avenue de la République’.
L’achat de l’antenne me prend la matinée.

Entretemps nous nous rendons dans le 16e au musée Marmottan pour voir l’exposition de Marie Laurencin. Sortant de la station de métro Muette nous traversons les jardins du Ranelagh et saluons au passage Jean de la Fontaine qui observe le sourire au lèvres, le jeu du renard et du corbeau.
Un groupe avec guide en tête fait la file devant l’entrée du musée.
Il est dix heure vingt du matin, le soleil brille. Sous les arbres, une jeune femme très appliquée en uniforme vert conduit une machine de la même couleur à l’aide de laquelle elle nettoie la piste cyclable qui longe la pelouse des jardins.
La nature qui se réveille sent bon, un simple coup d’oeil suffit et sans un mot, nous faisons demi-tour, Laurencin se sera pour une autre fois. Après le déluge de pluie des derniers jour, Paris sous le soleil vaut mieux qu’un coude à coude dans une salle d’exposition.

Au fil des années et après des milliers de kilomètres parcourus dans les salles d’exposition nous n’éprouvons plus aucun regret et nos exigences sont grandes, à laisser tomber la visite d’une galerie ou d’un musée dès que les circonstances du dessein nous déplaisent, la foule étant le plus important obstacle.

George passe régulièrement devant le Chat Lune, il parait toujours être en mouvement, dans l’accomplissement d’une activité sur son propre bateau ou la recherche d’un autre bricoleur à qui prodiguer ses conseils souvent judicieux, car l’homme est doué.
Je ne réussis pas à faire passer le fil co-axial de la nouvelle antenne dans le passage prévu dans le creux du mat.
‘Tu devras tout sortir et puis tout ‘remaître’, me fait George lors d’un de ses passages.

Nous avons aussi essayé d’aller voir Ron Mueck à la Fondation Cartier. C’était un dimanche pluvieux, les gardes laissaient rentrer les visiteurs au compte goutte et la file d’attente ne faisait que s’allonger. Ce jour là, nous avons également fait demi-tour.

Entre deux averses, je démonte la lampe d’ancrage et le feu de route et je sors les fils électriques d’alimentation, j’attache des ficelles d’attente, je vais aux Cyclades près de la gare de Lyon acheter 4 m de fil 2,5 mm et 2 raccords, et enfin je réintroduis l’ensemble et je remonte les lampes.
Lors d’un de ses passage George a tenu le mat pendant que je démontais le phare de route.

Lorsqu’un artiste ne fait pas partie des cent-cinquante grand noms qui font courir les foules, on trouve des exposition sans file d’attente où les oeuvres peuvent être observées sans devoir se lever sur la pointe des pieds.
Le musée de la Marine expose Mathurin Méheut, artiste Breton qui nous ravit par ses dessins, ses pastels, ses faïences, les scènes de pêche, les paysages bretons, les chantiers navals, les poissons et les crustacées, les croquis de la première guerre mondiale, les tranchées, les attaques, les blessés, les avions abattus.
Un peintre talentueux qui toute sa vie a essayé des techniques différentes, du crayon à la lithographie, de la gouache à céramique.
En 1913 il fut un des artiste à qui Albert Kahn offrit une bourse pour parcourir le monde. Méheut vécut six mois au Japon dont il rapporta un collection de gouaches et de dessins. Des temples, de scènes de rue et un portrait de son épouse habillée et coiffée à la japonaise.
Lorsque la guerre éclata il revint au pays pour s’engager sur le front et il livre des témoignages poignants de la grande tuerie.

George me conseille d’utiliser une morceau de Polyéthylène issu d’une bouteille de lait, plus solide que le Polythéréphtalate d’éthylène des bouteilles d’eau, précise-t-il, pour confectionner un tube destiné à entourer l’axe de fixation du mat et ainsi éviter l’usure des fils électriques qui passent à l’intérieur, merci George.

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