Si vous pensez que le marathon est le summum de ce que l’homme ou la femme s’impose en matière d’effort physique, vous ne connaissez pas Paris-Colmar.
C’est une compétition de marche athlétique de 450 à 500 km selon l’année, qui mène les hommes et le femmes qui sont assez fous et assez bien entrainés pour y participer, de Paris à Colmar en cinq étapes. Les deux premières sont symboliques, la descente des Champs Élysées, 5 kilomètres et Neuilly – Saint Thibault, 15 km.
C’est à Château-Thierry, en face de l’endroit où nous sommes amarrés que la véritable épreuve commence.
Étape 3, de Château-Thierry à Vittel, 350 km suivi de deux heures d’arrêt repos.
Dans la foulée, l’étape 4, de Plainfaing à Colmar (arrivée), distance 66 km.
Je répète que les deux dernières étapes se déroulent sans interruption, les athlètes ne se reposent pas, ne dorment pas, sauf deux heures à Vittel, ils marchent.
Le gagnant de cette année est le Russe Dmitri Ossipov. Il a parcouru les 435,7 km en 54h59′ à une moyenne de 7,92 km/h.
Il a quitté Château-Thierry le 13 juin à 00:30 et il est arrivé à Colmar le 15 juin à 17:34.
La distance parcourue par les femmes est un peu moins importante, la gagnante est la Russe Irina Putinseva, elle a parcouru 307,5 km en 40 h 28′ 42 » à la moyenne de 7,5 km/h.
L’athlète Français Emile Antoine, spécialiste de la marche athlétique, créa en 1926 la compétition Strasbourg-Paris, renommée Paris-Colmar en 1981 car cette course n’attire pas grand monde et il valait mieux placer l’arrivée dans la petite ville de Colmar plutôt qu’à Paris où elle n’intéresse personne.
Le président du centre athlétique de Château-Thierry, un ancien participant, nous explique en long et en large les tenants et les aboutissants de l’épreuve.
On compte cette année-ci 19 hommes et 12 femmes participants. Les femmes étaient plus courageuses ou peut-être meiux entraînées que les hommes car 9 d’entre elles ont fini la compétition, alors que seuls 7 hommes sur les 19 partants ont franchi la ligne d’arrivée à Colmar.
Nous bavardons avec un des accompagnateurs de Pascal Bibuyck le participant Belge à l’épreuve, un de ceux qui ne finissent pas.
Chaque coureur est suivi en permanence par un cycliste et un autre marcheur qui l’encadrent pendant deux heures, puis se font relayer par deux autres volontaires et ainsi de suite. Un camping car et une voiture font également partie de l’équipe de chaque participant, ce qui porte à huit le nombre des suiveurs de chaque athlète.
La caravane comporte aussi des médecins et des podologues et la police nationale met à disposition des motards à l’avant et à l’arrière du cortège.
Comme la vitesse d’avancement de chaque coureur est différente, la tête et la queue du cortège est séparé de plusieurs dizaines de kilomètres.
Pour plus détails voyez le site suivant:
http://www.pariscolmaralamarche.fr
Sur la place en face du centre athlétique, en attendant le départ des participants, un orchestre rock amuse le public et le sponsor principal, la société Akileine, organise un cent mètres pour jeunes femmes affublées de chaussures rose indien à très haut talons, mis à leur disposition pour l’épreuve. La gagnante reçoit un tube de crème pour pieds sensibles et un sachet de bonbons Suc des Vosges, un de autres sponsors.
Les camping-cars sont alignés, les athlètes se font masser les pieds et les suiveurs racontent des anecdotes à un public peu nombreux mais bienveillant.
Nous participons avec plaisir à l’ambiance bon enfant de cet événement sportif insolite.
L’orchestre range ses guitares à 23:00, le maire et quelques officiels y vont d’un bref discours et le premier coureur prend le départ à 23:33.