Le 4 juin 1940, devant la Chambres des Communes, Winston Churchill prononce un de ses plus célèbres discours à l’issu du rapatriement de 340.000 soldats et officiers des plages et du port de Dunkerque:
« We shall go on to the end, we shall fight in France, we shall fight on the seas and oceans, we shall fight with growing confidence and growing strength in the air, we shall defend our Island, whatever the cost may be, we shall fight on the beaches, we shall fight on the landing grounds, we shall fight in the fields and in the streets, we shall fight in the hills; we shall never surrender … »
« Nous irons jusqu’au bout, nous combattrons en France, nous combattrons sur les mers et les océans, nous combattrons avec une confiance et une force accrue dans les airs, nous défendrons notre île, quel qu’en soit le coût, nous combattrons sur les plages, nous combattrons sur les aires de débarquement, nous combattrons dans les champs et dans les rues, nous combattrons sur les collines, nous ne nous rendrons jamais… »
En moins de 10 jours, 220 navires de guerre et 700 bateaux privés évacuent et transportent au delà de la Manche, de Dunkerque à Douvres, l’équivalent de la population de la ville de Nice, soit 10 fois le nombre de spectateurs du Parc des Princes ou 100 fois le nombre de passagers du paquebot Queen Mary.
Ce dimanche de décembre 2013, Dunkerque somnole, les rues sont désertes, les bateaux de pêche du bassin de mer sont amarrés et collés les uns aux autres, derrière l’écluse les voiliers et les navires de commerce font de même et sur le parking du LAAC il n’y a qu’une voiture, la nôtre.
Le bâtiment du Lieu D’Art et Action Contemporaine est situé dans un creux de dunes. Pour accéder à l’entrée nous franchissons le pont en bois qui surplombe un plan d’eau dans lequel quelques canards font des ronds, au loin, par une trouée, on aperçoit la mer.
Le musée est un volume ouvert, à la galerie de l’étage se trouve l’exposition actuelle qui s’intitule ‘Multiples Uniques’.
La brochure explique que: « L’exposition multiples uniques interroge la relation entre l’œuvre unique et le multiple à travers la présentation d’éditions en série et celle d’une partie des collections du LAAC articulée autour des albums et des œuvres multiples »
J’aime les explications claires. Nous faisons le tour des huit salles ouvertes en cercle autour du vide central, dans le sens des aiguilles d’une montre. Trois jeunes ‘gardiens’ font le même tour mais dans le sens inverse, nous les rencontrons à intervalle régulier, on échange des sourires et quelques aimables plaisanteries.
On aime le Cirque de Karel Appel, l’Horizon Structuré de Jean-Pierre Vasarely, le fils de Victor et les autoportraits de Roman Opalka, pris par l’artiste depuis 1965 jusqu’à sa mort en 2011.
La très volubile guide qui nous vend les tickets d’entrée nous fait un inventaire exhaustif des œuvres exposées ici et au musée des Beaux Arts. Elle précise que le ticket nous ouvre les portes des deux musées pendant 7 jours, ‘mais nous sommes souples’ rajoute-t-elle, ‘ça ne revient pas à un deux jours’. ‘Pour le lunch, il y a le Milord, place Jean Bart, on y mange bien et les prix sont raisonnables’.
Le Milord est une brasserie où nous côtoyons des habitués, nous acceptons la recommandation du patron et apprécions le ‘Menu des Fêtes’, foie gras maison comme entrée, tempura de poulet au plat, croquant aux trois chocolats comme dessert et café le tout pour 16€. Tout en gardant en éveil notre sens critique, nous aimons écouter les conseils des gens locaux.
Le Musée des Beaux Arts offre l’exposition ‘Retours de Mer’.
En vrac, quelques œuvres qui me sont restés en mémoire.
– La sculpture du ‘tronc des esclaves’ que la guide du LAAC nous avait recommandée à ne pas rater.
– Les paysages de mer de Gustave Courbet, le peintre a réalisé d’autres tableaux que la création du monde.
– À la sortie, au centre de la petite salle qui abrite la collection égyptienne, la momie dorée d’une jeune femme.
Nous rentrons à Ostende le sourire aux lèvres.