D’Epinal à Corre en passant par le chantier de l’écluse #9

Le Canal des Vosges, jeudi le 29 mai 2014. Nous sommes amarrés au quai en béton rive droite, c’est à dire à droite du canal, versant Saône, passé l’écluse #8. Le calme est absolu, à part le chant des oiseaux et pendant quelque temps, le murmure des habitants de la maison située un peu plus haut le long du canal, on n’entend rien, pas le bourdonnement d’une route, pas un train, ni un avion, pas le ronflement d’une quelconque machine, le sifflement d’une génératrice ou les baffles de la voiture d’un adolescent débordant de testostérone, c’est tellement rare que cela mérite d’être souligné. La nuit tombée, le cris d’un hibou, le chant des criquets et le spectacle du ciel étoilé sans pollution de lumières artificielles est un bonheur. Côté progression, les statistiques sont le suivantes, nous avons parcouru 23,5 km, franchi 22 écluses, les 14 montantes de l’escalier de Golbey à la sortie d’Epinal et les 8 avalantes à la sortie du bief de partage. La vallée est très belle, très verte à cette époque de l’année, les ouvrages d’art en bon état, les automatismes fonctionnent et les bassinées sont rapides, de 6 à 10 minutes, selon le cas. À 18:00 un technicien portant les couleurs VNF vient nous prévenir que la paroi rive droite de l’écluse #9, la suivante, est en réparation. Les écluses sont très rapprochées et de notre endroit d’amarrage nous avons repéré une barge chargée de grosses pierres de taille amarrée à droite des portes amont de l’écluse #9. Notre nature curieuse nous a poussé à aller examiner la situation sur place. La paroi est évidée et le quai est soutenu par des supports métalliques, voir la photo ci-dessous. L’homme des VNF nous explique que la paroi avait été refaite il y a peu de temps, mais que la pression de l’eau dans le talus l’avait repoussée, elle s’était bombée et il a fallu recommencer la réparation. Il nous demande de passer demain à 09:00 avant le début des travaux, nous sommes des lève-tôt et cela ne nous pose aucun problème. Ici dans la vallée, Orange ne me donne pas de connexion, je terminerai et j’enverrai ce billet demain. Bains-les-Bains, vendredi, le 30 mai 2014. Garance, un petit bateau rouge en plastique de 6 mètres, d’où son nom et le Chat Lune sont amarrés au quai flottant en amont de l’écluse 29. Trafic zéro sur le canal aujourd’hui, les éclusiers itinérants se plaignent, au bout d’un certain temps l’oisiveté engendre l’ennui. Alternance de soleil et de cumulus et un vent du nord assez intense nous a accompagné jusqu’ici. Un éclusier, météorologiste amateur, nous explique que ce temps est typique lorsque la ‘Bise’ souffle, mais quand en plus il pleut, « olala! ». Aujourd’hui, pas de « olala », aussi après la sieste nous prenons nos Brompton, les meilleurs vélos pliables au monde, je sais, je me répète mais c’est vrai, et nous gravissons quelques collines Vosgiennes pour visiter Bains-les-Bains. M. trouve que les bains Romains sentent l’eucalyptus, dans les jardin des autres hôtels, ça sent le bain de mousse, l’endroit porte bien son nom. En face de l’hôtel de ville, le soldat en bronze au sommet de l’obélisque en marbre gris qui commémore les victimes des quelques dernières guerres, tient à la main un pistolet automatique. Les militaires sont généralement représentés les fusils brandis, le pistolet à quelque chose d’inquiétant. J’ai du lire trop de polars. Nous rentrons à bord en longeant le canal de l’écluse 32 à la 29, c’est tout aussi beau qu’en bateau et ça va plus vite. Très faible connexion Internet, Orange n’aime pas le coin, j’enverrai mon billet plus tard, je n’ose plus dire demain. Corre, samedi le 31 mai 2014. Nous sommes amarrés en face de la capitainerie le long des petits pontons métalliques. De la dunette je vois, à gauche de l’église, au coin de la grande rue, le ‘Bazar de Michel’. Le magasin est tenu par un couple de Suisses-Allemands, je les ai immédiatement reconnu à leur l’accent chantant. Ils vendent des brocantes et ils se sont installés ici et ils vivent sur leur bateau, parqué dans la marina privée, de l’autre côté de l’écluse, également tenue par un Suisse. Leur commerce leur permet de vivre, parfois difficile en hiver, sinon, l’endroit est idéal selon eux. Je me dit que pour habiter dans ce bled il faut avoir une riche vie intérieure et une bibliothèque bien fournie. En route vers Corre, nous avons fait halte à Fontenoy-le-Château pour prendre 100 litres de gasoil à la base de Le Boat. Nous aurions pu arriver à Saint-Jean-de Losne, où le combustible coûte 1,4€ le litre, comparé à 1,60€ le litre ici chez Le Boat, mais pour naviguer la paix dans l’âme, il vaut mieux avoir une réserve, le Chat Lune n’est pas un voilier. Nous sommes gâtés, demain jour de brocante à Corre, on va peut-être encore trouver un objet insolite dont on n’a pas vraiment besoin, mais qui s’avèrera irrésistible sous le soleil du Franche Comté. Par exemple, chez Michel tout à l’heure, j’ai eu en main un ancien régulateur de pression à boules, inventé en 1790 par James Watt, je ne l’ai pas acheté. 20140531-221317-79997553.jpg 20140531-221318-79998529.jpg 20140601-140606-50766861.jpg 20140601-140606-50766649.jpg 20140601-140607-50767062.jpg 20140601-140608-50768044.jpg 20140601-140609-50769890.jpg 20140601-140610-50770911.jpg 20140601-140608-50768769.jpg 20140601-140610-50770716.jpg 20140601-140611-50771267.jpg imageimageimageimageimageimage
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