Il s’en est fallu de peu que Gray ne soit contraint à changer sa devise ‘Triplex Victoria Flammis’ en ‘Quadruplex …’, en effet, en route vers le musée d’histoire naturelle, nous observons une épaisse fumée noire qui ne provient pas d’un BBQ enthousiaste mais d’une voiture qui flambe au bout de la rue Vanoise. Le beau temps est revenu, c’est probablement le produit d’un coup de soleil printanier, les pompiers sont sur place et en revenant du musée il ne reste que les traces noires du sinistre, Gray peut garder sa devise.
Elodie, la dame du syndicat d’initiative nous a programmé hier un visite guidée de la ville.
Ma grand-mère aussi se prénommait Elodie, on l’appelait ‘marraine Lodie’, c’était une crème de femme, le présage est bon.
Le rendez-vous est pris ce matin avec Michèle devant l’hôtel de ville, place Charles De Gaulle, que les Graylois appellent la Place de l’Hotel de Ville. C’est une dame retraitée qui occupe bénévolement ses jours a montrer le patrimoine de sa ville aux touristes. Elle fait cela avec une bonne humeur contagieuse et une compétence incollable.
Je vous livre quelques trouvailles de notre matinée.
La tour dite Saint-Pierre Fourier, située à l’arrière de l’hôtel Gauthiot d´Ancier, comporte un astucieux escalier circulaire construit à l’intérieur d’un cylindre de 6 mètres de haut. L’ensemble en bois de chêne, pivote sur son axe et permet de camoufler l’accès aux deux petites chambres du haut de la tour qui servit de cachette à Gauthiot et plus tard à Pierre Fourrier, pourchassé par Richelieu pour ses sympathie à l’égard des protestants.
Fournier mourut à Gray, son corps fut cédé à la Lorraine mais son cœur resta ici. Sa châsse est exposé dans la basilique.
Toujours dans la basilique, de l’autre côté du chœur, se trouve la petite statuette de Notre Dame de Gray. Michèle nous explique que c’est grâce à sa présence et celle du cœur de Fourier que la Pape Pie XII a accordé à l’église le statut de basilique. Cela ne semble pas plaire à Michèle qui tout au long de ses explication continue à parler de « notre église »‘
À proximité de la promenade des Tilleuls se trouve le théâtre, dit Italien, de la ville. Michèle nous offre un tour complet du bâtiment, la scène, le mécanisme des décors sous la scène, les loges, le mécanisme des rideaux au dessus de la scène et la salle elle-même bien entendu, du paradis au parquet, un des joyau de Gray qui a été réouvert en 2006 après 10 années de travaux.
L’hôtel Dieu construit sous Louis XIV comporte au centre une chapelle. Située dans l’axe du bâtiment en forme de croix, les portes s’ouvrent sur les couloirs permettant ainsi aux patients d’assister aux offices. De son petit sac noir, Michèle sort un étui à lunette dans lequel elle garde toutes les clés des différents bâtiments qu’elle nous fait visiter. Ici une porte discrète cache l’ancien laboratoire et la pharmacie de l’hôpital devenu aujourd’hui maison de retraite. Les photos ci-jointes sont parlantes.
La visite se termine par la visite privée des jardins qui se trouvent à l’arrière des grandes maisons patriciennes de la Grande Rue. De l’extérieur on ne devinerait jamais leur existence.
Le mari de Michèle est le conservateur du musée d’histoire naturelle. Ancien professeur de science, à sa retraite il a hérité par ici, récupéré par là et reçu d’anciens collègues et amis une large collection de fossiles, animaux empaillés et gravures diverses avec lesquels il a constitué un charmant musée. De salle en salle, d’armoires en armoire, nous suivons avec intérêt ses explications, je dirais même son cours. Il y prend plaisir et comme nous sommes des élèves intéresses et cultivés, la visite se prolonge pendant plus d’une heure.
Hier à notre arrivée à Gray, il pleuvait et le mauvais temps est reste sur la ville jusque tard dans la journée. En début de soirée, pendant que M. se payait un cinéma, elle a été voir le film Pakistanais ‘Noor’, j’ai eu droit à un beau coucher de soleil sur la Saône et le pont en pierre.
Malgré la pluie nous ne sommes pas restés à bord, et comme le musée Baron Martin ne figurait pas sur le programme de Michèle, nous avons gravi la rue Malcouverte qui mène à ce qui reste du château pour le découvrir.
Gray mérite une halte prolongée.
Demain nous allons à Auxonne.