Comme promis, nous allons rechercher et visiter des Hôtels-Dieu.
Le ‘Guide des Hôtels-Dieu et Apothicaireries – Bourgogne, Franche-Comté-Rhône-Alpes que nous a fourni la dame du syndicat d’initiative de Chalon-sur-Saône en identifie 20. Bien évidemment nous ne visitons que ceux des villes situées le long des cours d’eau que le Chat Lune rencontre sur son chemin. Notre intérêt pour la chose s’est éveillé à Louhans et par conséquent nous avons raté Lyon, Trévoux, Belleville et Macon. Ce sera l’année prochaine, ou l’année d’après, selon nos envies de navigations futures.
Après Tournus, Chalon et Seurre, j’y arrive, il nous reste Dole.
De Verdun-sur-le-Doubs à Seurre, il y a 20 km et une écluse; vers 11:00 nous amarrons le bateau à un des pontons flottants du port de la ville.
Je forme le numéro de téléphone du centre Hospitalier de Seurre, mon interlocutrice, un peu confuse, me signale qu’il n’y a plus de visites cette semaine, un moment d’hésitation, sauf cet après-midi, je reçois une classe CM2. Je demande « on peux se joindre à eux? », nouveau moment d’hésitation, « bien sur, si vous n’y voyez pas d’inconvénients », « non, au contraire, ça peux être amusant ». Rendez-vous pris à 14:15, l’école arrive à 14:30.
La qualité des informations délivrées par les syndicats d’initiative est variable. À Chalon nous avons eu le plaisir d’avoir une dame enthousiaste et compétente, elle connaissait le sujet et elle disposait de brochures bien faites. C’est elle qui nous a recommandé de nous inscrire à la visite guidée par Françoise et Marie-Annick, c’est elle qui nous a donné le guide des Hôtels-Dieu.
Ici à Seurre, après avoir confirmé notre participation à la visite de cet après-midi, je me rend à l’office du tourisme, ça m’a a échappé, pour quelques informations complémentaire sur la ville.
La préposée est du genre gentille, ignorante et distraite, nulle donc. « On est mercredi », me fait-elle, « l’Hôtel Dieu est fermé ». « Non mademoiselle, nous sommes mardi et nous avons une visite programmée tout à l’heure ».
Les brochure sont des photocopies couleur sur du papier recyclé. J’en reçoit deux, la première comporte un plan de la ville avec des numéros indiquant les 12 choses remarquables à ne pas rater. La seconde n’a pas de plan, mais des petites photos numérotées des mêmes 12 choses remarquables, par contre, les numéros ne correspondent pas à ceux de la première brochure, bref, nul.
À 14:15 nous faisons la connaissance de Caroline, la dame que j’ai eu au téléphone ce matin, notre guide cet après-midi.
Avant que les CM2 ne débarquent, elle nous ouvre la porte de la sacristie, qu’elle qualifie de ‘son petit joyau secret’. Tout en bois, des meubles anciens avec au centre une armoire à larges tiroirs renfermant des vêtements religieux, étoles et chasubles richement brodés classés par couleurs selon les offices.
Une bonne vingtaine de jeunes adolescents de 10 à 11 ans, filles et garçons accompagnés par leur institutrice rentrent dans le dortoir des hommes. Caroline prend immédiatement les choses en main.
Avant chaque nouvelles salle, elle délégue un trousseau de clés à une groupe de trois au quatre jeunes avec la mission d’aller ouvrir les portes et les volets des fenêtres. Lorsque la visite du lieu est terminée, les responsables referment portes et volets et rendent le trousseau. La procédure tourne comme du papier à musique, les jeunes virevoltent d’une pièce à l’autre, montent et descendent les escaliers en courant et appliquent scrupuleusement leur rôle de portiers.
Le fil conducteur du tour est la découverte de cinq objets remarquables dont le monumental mortier en bronze posé sur un socle en bois sculpté de trois prisonniers de guerre, la statue de sainte barbe trouvée dans la Saône et les armoires garde-manger de la cuisine.
Le tour comprend la salle des malades, la chapelle, la chambre dite ‘de l’évêque’, la cuisine, le réfectoire et l’infirmerie et enfin l’apothicairerie.
Caroline nous intègre au groupe et ne manque jamais de nous mettre à l’épreuve avec ses questions, lorsque les écoliers restent muets, ce qui est rare. On est agréablement surpris par leur niveau de connaissance, leur maîtresse, comme ils l’appellent, mérite des éloges.
Cette visite insolite est drôle et très instructive, on s’amuse beaucoup et je me fais la réflexion que dorénavant, je réserverai toujours des visites guidées avec des groupe scolaires.