À 800 m à vol d’oiseau à l’est du canal de Champagne Bourgogne, au niveau du PK 201, se trouve le château de Rosières.
Le nom de Rosières figure comme exploitation agricole sur des chartes du XIe siècles. En 1350, Pierre de Saint-Seine, avec l’accord du duc de Bourgogne y construit un manoir. Un siècle plus tard le manoir est fortifié et l’on parle de la ‘maison forte’ de Rosières. Au fil des siècles il change plusieurs fois de propriétaires et en 1980, il est acheté la famille Bergerot qui le restaure et l’exploite en chambres et table d’hôtes.
Le principal élément est un imposant donjon carré, haut de près de vingt mètres et ceinturé d’un chemin de ronde avec des mâchicoulis et une échauguette; il y en avait trois à l’origine.
Il est entouré de bâtiments d’exploitation agricole, basse-cour et communs et il était autrefois entouré de murailles qui baignaient dans le fossé d’enceinte.
Nous naviguons en flottille avec le River Pipit de nos amis Bill et Geneviève et nous frappons nos amarres au PK 201 à une centaine de mètre d’un pont qui enjambe la canal.
J’entame la conversation avec un couple en balade avec leur chien, ils nous indiquent le chemin à suivre pour arriver au château, il faut traverser un bois et longer un ruisseau jusqu’à l’ancien Moulin des Près, franchir le pont sur la Vingeanne et ensuite remonter un chemin de terre jusqu’à la Route des Merveilles de la Tille-Vingeanne qui mène à Rosières.
Thierry, c’est l’homme du couple, nous explique qu’en saison il récolte des truffes noires, son chien d’origine Italienne est truffier.
Il s’avère qu’il connaît les propriétaires américains de la péniche habitable Maria, basée à Toul. Bill, Geneviève et nous-même les connaissons également, le monde du fluvial est petit.
À bicyclette on se rend au château de Rosières. La propriétaire nous demande 4€ par personne, elle nous remet un dépliant plastifié avec des explication numérotées et sans autre forme de procès, nous invite à parcourir le domaine, sauf la chambre 5, qui est occupée.
Contrairement à Talmay, nous explorons à notre guise toutes les parties habitées de la Tour.
Dans un coin de la grande salle de réception, une jeune fille lève les yeux pour nous saluer avant de se replonger dans l’écran de son ordinateur.
Sur une table, un dossier retrace les étapes de la rénovation. Je note avec étonnement que tous planchers ont été désassemblés pour y installer un chauffage au sol, après quoi les tomettes d’origine furent replacées. Les sols ondulent légèrement et on jurerait qu’ils datent de quelques siècles en arrière.
Les propriétaires n’ont pas peur des anachronismes, ainsi dans la cuisine moyenâgeuse ils ont installé une imposante cuisinière Godin dans l’alcôve de l’ancien feu ouvert.
Aussi, le manoir dégage un charme et une personnalité vivante que l’on ne retrouve pas dans les châteaux rénovés transformés en musées.
À l’extérieur la moitié des haies du jardin à la française sont taillées, la deuxième moitié attend le sécateur du jardinier.
Derrière une grange, un bouc impassible aux cornes puissantes, broute les brindilles des buissons sauvages.
Avant de rentrer au bateaux, nous remercions la propriétaire qui, assise sur un banc placé à côté de la porte de sa cuisine, bavarde avec une amie et nous rassure que oui, les affaires marchent bien.
Pour en savoir plus sur le château de Rosières ouvrez le lien suivant:
http://www.likhom.com/chambre_hotes/chateau-de-rosieres/saint-seine-sur-vingeanne/
Demain nous allons à Cusey et ensuite à Langres.