Il s’est passé plein de choses depuis que nous avons quitté Joinville, il y a une semaine de cela.
Marleen à eu la surprise de voir se décrocher de son support, la tige qui actionne l’écluse numéro 8 de Sarry sur le canal latéral à la Marne, peu avant d’arriver à Châlons-en -Champagne. Sur ce trajet du canal, l’ouverture des portes des écluses se commande par une tige qui pend à un portique qui surplombe le canal et qui est planté sur la berge à une centaine de mètres de l’ouvrage d’art.
La manœuvre consiste à ralentir le bateau et s’approcher de la tige de manière à ce que l’équipier puisse la prendre en main et lui donner un quart de tour pour mettre en marché l’opération de bassinage. Sur le Chat Lune, nous rangeons l’objet et Geneviève qui a vu la manœuvre et qui nous suit avec le River Pipit monte sur le toit du carré de son bateau et actionne le mécanisme à l’endroit ou la tige pendait, l’écluse s’ouvre et nous passons. Pendant la bassinée, j’informe le centre de commande des VNF de l’incident et je leur signale que nous avons posé la tige récupérée le long du quai de l’écluse #8.
« Pas de soucis, on s’en occupe », me fait l’opératrice.
Lorsque j’écris un billet j’essaye de trouver un équilibre entre ce que j’ai envie de retenir de notre voyage et ce qui peut intéresser et amuser mes lecteurs. J’imagine que d’aucuns, qui n’ont jamais mis les pieds sur un bateau et qui n’ont pas l’intention de le faire, paisiblement assis dans leur jardin, à l’ombre d’un arbre centenaire, le portable sur les genoux, pensent à juste titre n’avoir rien à cirer de cette stupide tige d’écluse.
Par contre, ceux qui comme nous naviguent, sourient peut-être, « tiens, ça ne nous n’est pas encore arrivé », en visualisant la manœuvre que les deux bateaux ont du faire pour arriver à passer l’écluse. Mon choix est difficile.
Après Joinville nous avons fait une halte à Chamouilley, le nom a fait sourire Black, le long d’un quai en bois tout neuf. Entre l’endroit d’amarrage et la chaussée la municipalité a fait construire un beau parc avec des bancs et des tables. Le tout est complété par un bâtiment en béton et en bois qui semble devoir comporter la capitainerie et les locaux sanitaires. Des bornes modernes avec eau et électricité sont placée tout au long du quai, mais rien ne fonctionne à l’heure actuelle.
Un autochtone qui habite en face du port nous explique que le projet est été développé à l’initiative de plusieurs communes voisines, qu’il n’est pas terminé et mais que la borne d’alimentation électrique du chantier en cours est active. On le remercie et on s’y branche.
J’imagine que lorsque tout fonctionnera il faudra payer 2€ pour recevoir 1 heure de branchement électrique. Il doit y avoir une société qui vend à gros prix ce genre d’infrastructure et qui réussit à convaincre les élus des petites communes des avantages de leur système.
Il y’a moyen de faire autrement et mieux.










Le lendemain, nous sommes à Orconte où la mairie locale et celles des communes voisines ont opté pour une solution plus intelligente, plus économique et plus efficace, tant pour elles que pour les plaisanciers.
À l’amont de l’écluse # 9, un quai d’une cinquantaine de mètres permet l’amarrage de trois vedettes d’une longueur entre 10 m, comme le Chat Lune et 14 m, comme le River Pipit.
Les barges sont interdite le long du quai, elle peuvent s’amarrer plus loin, le long d’une berge en herbe.
Une modeste construction abrite une douche, eau chaude et froide, un WC, un lavabo extérieur couvert et un boîtier électrique muni de 4 sorties.
Le matin et le soir, une employée de la commune vient percevoir une modeste contribution, 6€ pour nous, 8€ pour le River Pipit, cela inclu le branchement électrique et l’usage de la douche et du sanitaire.
L’investissement est une fraction de ce que Chamouilley à déboursé, ça fonctionne et ça répond au besoins des plaisancier de passage. Le soir, une employée de la commune vient faire sa ronde. Elle est toute souriante, elle fait ce métier avec plaisir et son activité extérieure ne coûte pas plus à la municipalité que si elle restait dernière son ordinateur dans le bureau de la mairie.
Comme le disait Albert Einstein: « Tout devrait être rendu aussi simple que possible, mais pas plus. »