Le 30 août 1944, les troupes américaines aidées par des FFI libèrent la ville de Lagny et repoussent les forces allemandes vers l’est. Le pont Maunoury est l’enjeu d’une bataille rangée entre les deux armées ennemies.
Le samedi 30 août 2014, la commune organise une reconstitution de l’événement suivi le dimanche 31 d’une cérémonie de commémoration des victimes de guerre.
Le hasard veut que le samedi matin, ayant quitté Meaux à 08:00, nous amarrons le Chat Lune à 10:30, le long du ponton flottant de la halte nautique, situé en bas du pont Maunoury.
Par la fenêtre entre-ouverte de l’office du tourisme, la jeune femme s’excuse et nous explique que la veille au soir, vers 10:30, des voleurs ont forcé la porte d’entrée avec une barre à mine, ils se sont ensuite emparé de iPad qui était posé sur le comptoir d’accueil avant de s’enfuir lorsque la sirène d’alarme s’est enclenchée. En attendant le technicien qui va réparer la porte, la réception de la capitainerie et les informations touristiques se font par la fenêtre.
Le dépliant de la mairie nous informe que le camp militaire est installé dans le parc près de la Marne, que la reconstitution de la bataille est programmée pour 18:00, que ce soir un ‘Big Band’ animera un bal avec des airs de Glen Miller et que demain dimanche, un général Français, un vrai celui-là, viendra remettre une décoration à un ancien combattant et honorera par sa présence les cérémonies de commémoration.
À 17:45 au milieu d’une foule intéressée, on s’assied par terre au coin du carrefour près du pont Maunoury. J’avoue que nous sommes un peu sceptique quand à la qualité de représentation prévue, la suite nous montre que nous avions tort.
Sur le parking en face du parc, les moteurs des GMC, des ‘Half-Tracks’ et des Jeeps ronronnent, les figurants portent fièrement l’uniforme et les armes des GI de l’époque et les soldats allemands en ‘Feldgrau’ tournent en rond avec une BMW à side-car et un ‘Kubelwagen’ datant des années 40.
La présentation comporte une succession de scènes. Au début c’est la routine, les soldats allemands installés à l’entrée du pont s’ennuient, la BMW avec dans le side-car un ‘Feldwebel’ armé effectué une ronde de surveillance, deux religieuses de passage sont interpellées au poste de contrôle.
Et puis soudain l’action! Des FFI, brassards au bras et pistolets en main arrivent à bord d’une traction noire et attaquent les gardes du pont mais ils doivent se replier à la riposte des armes automatiques.
Des pétards et des fumigènes donnent du réalisme à l’action.
À la scène suivante, les GI arrivent en jeep, ils bondissent du véhicule et repoussent les allemands au delà du pont vers Thorigny mais ces derniers se ressaisissent et les américains doivent se remplier, un soldat meurt et un autre est blessé, une ambulance embarque la victime.
Les figurants se prennent au jeu et leur mimique en témoigne.
Dans la scène finale, les GI relancent une attaque, les automitrailleuses appuient l’action, les allemands se rendent et encadré par des FFI et des GI, ils retraversent le pont dans notre direction, les mains posées sur la tête.
La victoire des Alliés est ponctuée par un joueur de cornemuse accompagné d’un tambour, les badauds sont ravis, ils rentrent dîner chez eux, nous aussi.
Le soir, Marleen et moi sortons notre connaissance de rock-´n-roll au son du ‘petit’ Big Band. Deux autre couples font de même, les jeunes du village ne sont pas présents et les spectateurs nous observent en silence.
À 22:00 les musiciens rangent leur instruments sous les applaudissements des quelques curieux qui sont restés regarder le spectacle à la veille d’une soirée douce et sans nuages.
Dimanche matin, fidèles au poste, nous assistons à toutes les manifestations de commémoration.
Deux nouveaux joueurs de cornemuse ont rejoint le musicien de hier. Les GI, le fusil à l’épaule présentent ‘armes’ aux injonctions en anglais teinté d’un fort accent français du sergent major. Le général décore l’ancien caporal chef, la fanfare locale joue les hymnes nationaux, les cornemuses en tête, donnent le pas au cortège qui fait une halte le temps que les officiels déposent une gerbe de fleur aux trois monuments au mort de la ville.
La cérémonie se termine au point de départ, au pied du pont Maunoury par une succession de morceaux de musique joués successivement par la fanfare et par les cornemuses.
À midi, le maître des cérémonies remercie le public, les figurants, les musiciens, le général et les officiels et tout le monde rentre prendre l’apéro.
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