Briare, c’est le canal du même nom et c’est aussi le Pont Canal.L’histoire commence au 17ème siècle.
Pour relier la Loire à la Seine, Henri IV signa en 1604, les lettres de patentes pour la construction du canal de Briare. Le 14 mai 1610, le coup de poignard de Ravaillac interrompit les travaux et le canal resta à l’abandon pendant 20 ans. Le 30 juin 1638, Louis XIII accepta la proposition de trois financiers de terminer le Canal de Briare à leurs frais et dépens. Bien entendu, comme le précise la lettre de patente, les trois associés ‘devenaient propriétaires du canal et de toutes ses dépendances et acquéraient la faculté de l’exploiter à leur bénéfice exclusif et avec le privilège de faire naviguer des bateaux leur appartenant.’
Plus tard, un certain nombre de gentilshommes et de bourgeois s’associèrent et forment la première société anonyme crée en France sous le nom de ‘Compagnie des Seigneurs du Canal de Loyre en Seine’. Les travaux furent conduit avec diligence et en 1642 la jonction des rivières eut lieux. Les associés des Seigneurs de Canal s’enrichirent et la société conserva sa concession jusqu’en 1860 où elle fut rachetée par l’Etat. Le Château de la ville, le siège social de la société, est aujourd’hui l’Hôtel de Ville de Briare.
Avant la construction du canal latéral à la Loire en 1838, les bateaux empruntaient la rivière pour remonter jusque Nevers. Une fois le canal latéral réalisé, il restait un dernier obstacle, les bateaux devaient encore franchir la Loire à Briare en empruntant l’écluse des Combles et l’écluse de Mantelots à Châtillon-sur-Loire. Pour ce faire, on avait creusé à Briare un canal parallèle à la Loire qui aujourd’hui existé toujours et s’appelle le ‘vieux canal’. Pour joindre la ville aux berges de la Loire, des ponts furent construits sur ledit vieux canal.
En promenade, nous constatons que de chaque côté du tablier actuel du pont qui prolonge la rue de la Loire et celui du pont qui prolonge la rue des Grandes Allées, se trouve une arche métallique fixée dans les piliers des ponts, qui ne supporte rien. Ces arches ont dû servir un jour à quelque chose.
Je m’informe auprès de l’office du tourisme, de la capitainerie du port de plaisance, du propriétaire du magasin de livres usagés et de Jean-Marie Rivaux, l’aimable boutiquier de ‘La Malle Briaroise’. Bref, j’embête tous ceux qui veulent entendre ma question. Personne ne connaît la réponse mais monsieur Rivaux de la Malle Briaroise, envoie un mail à un ami, qui lui en connaît un autre qui lui ‘sait’.
Bruno Vital, c’est son nom, m’explique qu’à la réfection des ponts, les tabliers en bois ont été remplacés par des hourdis en béton. Cela a fait l’objet d’une discussion de gros sous entre la Commune de Briare et l’Etat et que pour faire des économies, il fut décidé de réduire de largeur les nouveaux tabliers. Les anciennes arches qui supportaient le plancher en bois, devenues inutiles, ont été laissées sur place.
Je suis content.
En ce qui concerne le Pont Canal, après plus de cinq ans de discussions, d’adjudications et de travaux, l’ouvrage d’art, long de 663 mètres, fut ouvert au traffic fluvial le 16 septembre 1896 à 08:00 du matin. Pendant plus de cent ans il garda le privilège d’être le plus long au monde. La construction à Magdebourg sur le Mittellandkanal d’un pont canal long de 918 mètres au dessus de l’Elbe, mît en 2003, fin à son hégémonie.
Curieusement l’adjudication de la partie métallique du pont de Briare fut octroyée à Dayle et Pille, constructeurs à Creil et la réalisation des 14 piles et des 4 pilastres d’angle en maçonnerie à Gustave Eiffel. Un film documentaire projeté au musée des Deux Marines et du Pont Canal à Briare, montre le personnage de Gustave Eiffel qui s’esclaffe en clame : »Ils ont attribué la construction métallique à Dayle et Pille, laissez-moi rire! ».