À la sortie de la bouche de métro École Militaire, un inconnu bouscule verbalement un employé de la RATP, après quoi, il gravit les escaliers et file sans demander son reste.
Nous adressons la parole à l’employé, l’homme est visiblement sous l’effet de l’offense et il nous confie qu’il ne se sent pas en sécurité dans ce pays. Marocain d’origine, il a la nationalité française, son fils est né ici et il aime le pays, encore qu’il se sentirait plus en sécurité en Syrie, même sous les bombes, rajoute-t-il.
On bavarde pendant cinq minutes, après quoi, un peu calmé, il s’excuse de son épanchement émotif et nous nous quittons en nous souhaitant mutuellement une bonne journée.
Le soleil brille sur Paris et ce dimanche matin nous allons faire le tour de l’École Militaire qui a ouvert ses portes à l’occasion des Journées du Patrimoine.
Mon rhume-grippal m’a handicapé de mardi à jeudi, Marleen m’a suivi vendredi et samedi.
C’est donc sans elle que samedi, j’ai parcouru les rues de Paris, mon programme en tête et mon appareil photo en main.
Aussi, samedi matin à 09:00, accompagné de Genevieve, j’écoute les explication de la guide qui nous introduit aux mystères du cimetière du Calvaire, situé à côté de l’église Saint-Pierre, sur la butte Montmartre.
Je résume mes notes prises au vol. Construit sur l’emplacement d’anciennes carrières de craie, se trouvait ici une abbaye, pour preuve, à deux pas, la station de métro Abbesses.
Henri IV y séjourna avec ses 12.000 soldats et l’histoire veut que les mœurs étaient légères et que ce petit monde vécut en bonne entente avec la mère supérieure et les religieuses et qu’ils ne firent pas que prier ensemble.
Quelques siècles plus tard, la révolution détruisit l’abbaye et la mère supérieure, accusée de comploter contre le nouvel ordre établi, fut décapitée et son corps enterré au cimetière de Picpus. Aujourd’hui, il ne reste du passé, que l’église Saint-Pierre et le cimetière du Calvaire avec 85 tombes totalement négligées à l’exception de celle de la famille Debray, coiffée d’un moulin à vent rouillé et celle de Louis-Antoine de Bougainville, dont je reconnais le nom.
Avant de prendre le métro pour me rendre à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, avenue des Gobelins, dans le 13eme, je pousse la porte de l’église Saint-Pierre qui mérite le détour pour ses vitraux.j
Derrière la façade sculptée par Auguste Rodin se cache une construction de cinq étages en forme de coque, réalisée par l’architecte Renzo Piano. Le bâtiment entièrement en bois, acier et verre est élevé au milieu d’un jardin entouré par les immeubles des rues adjacentes.
Ingénieur et amateur d’architecture moderne je suis ravi de la visite.
Les photos parlent mieux qu’un texte. Si vous êtes curieux, cliquez le lien ci-après.
http://www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com/presentation-centre
Dans l’après-midi du même jour, je pousse la porte de la Chapelle de l’Humanité, le dernier temple positiviste subsistant en Europe.
Le philosophe français Auguste Comte développa au XIXe siècle un système philosophique dont le but était d’établir un nouvel ordre social, politique et moral base sur la science. Plus tard son œuvre pris une tournure religieuse. Il eut de nombreux disciples, entre autre au Brésil, et ce sont eux qui en 1903 établirent le temple de l’humanité situé au 5, rue Payenne, dans le Marais.
Sur les murs, on distingue 14 arches avec des portraits peints des 13 grand hommes correspondant au 13 mois du calendrier nouveau défini par Auguste Comte. Le 14e arc est dédié au jour des femmes.
Une devise me frappe: ‘Faites ce que doit, advienne que pourra’.
A deux pas de là, au 54, rue de Turenne, se trouve la Bibliothèque des Amis de L’instruction.
J’assiste à une conférence donnée par un des bénévoles, grâce à qui, cette bibliothèque est toujours en activité. Fondée en 1861 par des artisans locaux, elle a comme but d’acquérir des livres qu’elle met à la disposition de ses membres, dans le but de les instruire, comme le nom l’indique.
Celle de la rue de Turenne est la première du genre, c’est aussi la dernière encore en activité.
Pour plus de détails cliquez le lien ci-dessous:
http://www.bai.asso.fr
Je relaterai sur mon prochain billet, la suite de nos pérégrinations sur le sentier des Journées du Patrimoine de 2015.