En 1801, Napoléon I relance le projet du souterrain Laurent, dont les travaux furent arrêtés en 1775. Le tracé prévoit deux souterrains, un de 1097 m à Tronquoy et un de 5670 m à Riqueval. Soldats, ouvriers et prisonniers de guerre creusent, et le 28 avril 1810, Napoléon I et l’impératrice Marie-Louise, viennent inaugurer le canal et ses deux tunnels.
Jusqu’en 1856 le halage des bateaux est assuré par une équipe de 8 à 10 hommes et il faut 12 heures pour franchir le souterrain de Riqueval. Jusqu’en 1874 les hommes sont remplacés par des chevaux et ensuite par un toueur à vapeur dont les émanations intoxiquent les passants. Enfin, en 1906 un toueur électrique est mis en place, il est toujours en activité aujourd’hui.
L’engin est une espèce de trolleybus flottant qui se meut en se tirant à une chaîne posée dans le lit du canal. Il peut ainsi tracter jusqu’à 30 péniches au travers du tunnel de Riqueval.
Nous sommes deux à passer l’ouvrage d’art, le Lore et le Chat Lune. Le skipper de la péniche attache nos amarres à l’arrière de son bateaux et la machine se met en route.
Très vite on constate que notre yacht bringuebale de gauche à droite et le capitaine du toueur indique au skipper du Lore de nous détacher.
Nous traversons le tunnel par nos propres moyens, à une centaine de mètres derrière le convoi, pour éviter les remous. Tout ce passe bien, la traversée dure environ deux heures.
Le lendemain matin, au départ de Vendhuile où nous avons passe la nuit après Riqueval, les goutes de rosée sur le pont du bateau sont gelées, c’est notre première nuit froide de l’automne.
Pour nos amis navigateurs, sachez que les écluses automatiques du canal de Saint-Quentin fonctionnent bien et sont rapides. Quatre heures et demie plus tard, 27 kilomètres et 17 écluses plus loin, nous amarrons le Chat Lune dans la darse du port de plaisance de Cambrai.
On décide de rester deux nuits ici, il fait toujours beau et nous voulons profiter des deniers jours de soleil pour explorer la ville.
Comme de coutume, nous suivons les promenades fléchées, il y en a trois.
Le parcours vert permet de découvrir ce qui reste des fortifications de la ville, tours et murs d’enceinte. La ville n’est pas encore convertie aux rues piétonnières. La brochure indique que le parcours vert peut s’effectuer en 1h30 à pied et en 1h en voiture.
Le parcours pourpre, bien évidemment, nous conduit d’église en chapelle, de la Cathédrale à l’église Saint-Géry. Il a un Rubens, nous dit fièrement la dame de l’office du tourisme, banal, disons nous. Par contre il a un jubé, chose rare car la plupart ont été détruits au XVI è siècle après le concile de Trente. Celui-ci comporte des angelots flottants qui ont l’air de se marrer.
Les deux églises ont des vitraux modernes que nous regardons d’un d’œil averti, depuis que le guide de l’église Saint-Sepulchre à Abbeville, nous a fait découvrir le chef d’œuvre d’Alfred Manessier.
Le parcours orange ‘révèle la morphologie de la ville et ses mutations au fil du temps’. C’est pas moi qui le dit, c’est la brochure.
Enfin, comme chaque samedi à 16:30, la ville organise une visite guidée des galeries des contremines de la citadelle. La tête protégée par un casque de chantier, nous suivons notre guide, un jeune homme à l’allure sportive. Il nous fait faire sous terre, le demi-tour de la citadelle en passant par deux des quatre bastions. À intervalles réguliers, il aligne les 10 participants et très didactique, nous relate l’histoire du bastion. Construite en 1543 par Charles Quint,
elle fut assiégée cinq fois mais jamais prise. La dernière fois, Louis XIV négocia sa reddition au gouverneur Espagnol.
Avant de quitter la ville on déguste une vraie andouillette à la fraise de veau. L’emploi de la fraise de veau avait été interdit en 2000 en raison de l’épizootie de la vache folle. L’interdit vient d’être levé et nous découvrons une des meilleures andouillettes que nous ayons jamais mangé.
J’écris ce billet, amarré à Menin, à une journée de navigation de Gand. On aime bien cette petite ville frontalière, car elle a comme spécialité un cramique excellent, avec plein de raisins ou au choix, du sucre.
La rue commerçante de la partie Belge compte 9 magasins de tabac et d’alcool, 5 chocolateries, 4 boulangeries, 6 boutiques de nippes d’un goût motard, 2 fleuristes, 3 bistros café, crêpes et gaufres, 2 fritures, 2 bouchers, 1 librairie, 1 press-shop et 2 sex shop. Un peu plus haut dans la même rue, la frontière avec la France se remarque facilement, car tout à coup, plus de magasins.
Depuis Paris que nous avons quitté dimanche dernier, on n’a pas vu une goutte de pluie, plein soleil du matin au soir. Aujourd’hui vers 17:00 il s’est mis à ‘dracher’, c’était prévu.
Demain matin, il fera sec selon la météo et nous poursuivrons notre route vers la maison. On se sent un peu triste, car c’est la fin de la saison de navigation et on n’a pas vraiment envie de rentrer.
Plein de trucs vont nous tomber dessus, dans notre tête, la liste s’allonge tout les jours.
Heureusement dans quelques mois, on repart.
Bonjour,
Un bon moyen pour stabiliser le bateau: une ancre flottante toile ou a défaut, la tinette attachée a un bout de 2 ou 3 m cette dernière n’est efficace que sur un petit bateau (10 m, 7 T) si le bateau est plus gros, il faut utiliser plusieurs solides seaux de maçon.
Willy
Bateau Folldeaux
Je suis admiratif. BRAVO pour vos billets sur votre blog. Nous les lisons tous!!!
Merci beaucoup pour vos commentaires.
J’ai ouvert votre blog, vous faites des merveilles avec votre Leica!