La visite au SMAK est toujours une aventure. Dans le passé, il nous est arrivé d’en faire le tour en 10 minutes, aujourd’hui, on y passe la matinée. Bien évidemment il y a ‘à boire et à manger.’
Par exemple, au rez-de-chaussée, une coccinelle VW est dépouillée de son moteur, de ses roues, de sa plateforme et elle est suspendue à l’envers au plafond à des câbles en acier. L’intérieur couvert de cousins forme un hamac; c’est amusant, sans plus.
Nous découvrons Michael Buthe (44-94) dont la rétrospective remplit toutes les pièces de l’étage du musée à l’exception de la salle consacrée à Rinus Van De Velde.
Élève de Joseph Beuys, ses œuvres sont typiques de l’art contemporain des années 60 à 80. Nous nous trouvons plongés dans les textiles et les collages monumentaux où le bois de récupération, les troncs d’arbres sciés, la cire figée à la Beuys et les autres objets hétéroclites constituent des ‘installations’. Une salle est tapissée de plaques de cuivre de 3m sur 2m sur lesquelles l’artiste a gravé des figures humaines. Au centre de la pièce trône un lustre en fer forgé surmonte de deux œufs dorés. C’est intitulé ‘Die heilige Nacht der Jünfraulichkeit’.
Cette dernière installation fur réalisée par Buthe pour la Dokumenta IX, l’exposition à Kassel que Jan Hoet dirigea en 1992.
Le pôle d’attraction actuel du SMAK est l’installation de Rinus Van de Velde, intitulée ‘Donogoo Tonka’.
Il a puisé son inspiration d’un conte cinématographique de Jules Romain, ‘Donogoo Tonka ou Les miracles de la science’.
Si vous voulez prendre connaissance du texte, cliquez le lien suivant: https://archive.org/details/donogootonkaoul00romagoog
Né à Louvain en 1983, l’artiste se veut l’acteur de ses réalisations.
À l’aide de photos trouvées où de tableaux mis en scène, Van de Velde remplit des murs entiers de gigantesques dessins fait au charbon de bois. À même le mur, au feutre noir, l’artiste décrit ensuite le contenu de chaque tableau.
Quelques objets ayant servi à la réalisation des tableaux sont exposés au centre de la salle. Une camionnette grandeur nature, un bateau de pêche et une forêt tropicale, le tout confectionné en carton et en bois.
Souvent l’art contemporain déçoit par son minimalisme. Ici, non seulement l’installation est spectaculaire mais on reste soufflé par le travail réalisé. C’est impressionnant et poétique.
Sur le chemin de la sortie, une guide nous persuade d’assister à un montage de Korakrit Arunanondchai (°1986, Bangkok, Thaïlande).
Nous pénétrons dans une salle où sont alignés des dizaines de mannequins identiques, tous vêtus d’un ensemble en coton blanc.
Un film est projeté sur le mur qui leur fait face. On y voit une jeune femme qui se sert de son corp enduit de peinture pour réaliser un tableau non figuratif. Elle se jette sur une toile tendue horizontalement et les pigments de couleurs diverses s’y imprègnent.
L’histoire se termine sous une douche, la fille en sort plus propre que propre, entourée de personnages habillés comme les manequins de la salle.
A la sortie, la guide nous offre une brique de savon naturel à la glycérine.
On peut lire que la création artistique s’inspire d’une tendance bouddhique populaire en Thaïlande appelée ´Dhammakaya’.
Ça nous change de Rembrandt, Rubens et Breugel.