L’avantage quand on a beaucoup de temps, c’est qu’on a beaucoup de temps.
Comme chaque année, nous prévoyons de naviguer jusqu’à la mi-octobre.
Cela nous donne deux mois et demi pour rentrer chez nous. On aura le temps de visiter à l’aise les villes allemandes que nous croiserons sur le Rhin.
Quatre rivières nous attendent, la Marne, la Moselle, le Rhin et l’Escaut.
Jeudi nous avons fait une halte à Lagny et depuis vendredi midi, nous sommes amarrés à Meaux. C’est une ville que nous connaissons bien.
Aujourdhui, notre centre d’intérêt est ‘La Gabrielle’.
N’empêche que l’office du tourisme nous offre leur dernier brochure avec un parcours fléché, comme nous les aimons. En attendant d’aller au Nautic Center pour voir La Gabrielle, nous parcourons quelques numéros.
Le #3 se lit: ‘CITÉ ÉPISCOPALE, L’AILE DE BRÉZÉ. On peut compter 4 chiens assis sur la façade de l’aile de Brézé.
Le plan en main, on fait trois fois le tour de l’aile de Brézé, pas de chiens à voir.
Les deux gardiens du musée de Bossuet qui fument une clope devant l’entrée, sont aussi ignorants que nous. Je poserai la question au directeur, nous assure la dame.
Finalement on pousse la barrière Nadar qui interdit l’accès au bâtiment et sur un panneau explicatif, on lit que ‘On appelle ‘chien assis’, une fenêtre qui sort du toit et qui est couverte d’une petite toiture à deux pans’.
On lève les yeux et en effet, la toiture de l’aile de Brézé comporte 4 chien assis.
Promptement nous en informons les deux gardiens qui terminent de tirer à leur clope.
Au numéro # 1 il y a le Chanoine aux lunettes
Au numero # 5, l’archer de la Cathédrale
Il y a deux ans, notre ami Gilles vend Lisa Belle, un bateau de 18 m, sur lequel il vivait dans le port de l’Arsenal. C’est une pénichette en acier qu’il avait en grande partie transformée.
Il achète ensuite ‘La Gabrielle’, le bateau sur lequel il travaille actuellement. Cette dernière était en très mauvais état lorsqu’il en fit l’acquisition mais Gilles n’a pas froid aux yeux. Chaudronnier de formation, notre ami est un bricoleur de génie.
Il ‘deshabille’ entièrement le bateau, ne gardant qu’une partie de la structure ainsi que le moteur. Ensuite, il élargit le bateau de 80 cm et il le raccourcit d’un bon mètre. De cette manière ‘La Gabrielle’ fera moins de 15 m de long, ce qui la mettra, dans le port de l’Arsenal, dans une catégorie de prix inférieure à l’Lisa Belle, un beau gain de location annuel.
Une fois la structure mise à nu, élargie et renforcée, Gilles lui soude une nouvelle enveloppe en acier.
C’est l’état actuel qui nous est présenté. Il reste à Gilles à reconstruire la partie supérieure.
Tout en acier, nous explique-t-il, parce que le métal est mon métier et parce qu’en prime, l’acier coûte un tier du prix du bois.
Il nous invite pour assister à la mise à l’eau, en octobre 2018.
Entre-temps, l’homme vit sur l’Alcor, une belle petite vedette Hollandaise qu’il a acheté et bien entendu, transformée en attendant de terminer La Gabrielle.
Pour en apprendre plus sur la reconstruction de ‘La Gabrielle’, venez à Meaux, adressez-vous au chantier naval Nautic Center et demandez à voir Gilles.
Avant de quitter Paris nous avons vu un remarcable film espagnol ‘Carmina y Amen’ de Paco Léon.
Carmina, sévillane, forte femme, décide lors de la mort subite de son mari de ne pas déclarer son décès afin d »encaisser ses derniers salaires. Elle convainc sa fille Maria de sa bonne intention. Une succession de péripéties et situations dramatiques et/ou drôles s’entremêlent et nous tiennent en haleine jusqu’à la dernière image et la surprenante finale.
Au musée Cognacq-Jay, on admire les tableaux en pastels de Quentin de La Tour.
Au Palais Galliera, Marleen et Genevieve passent l’après-midi à admirer la mode:
Je cite:
‘Anatomie d’une collection présente celui de Marie-Antoinette et, parmi toutes les blouses, choisit celle d’une infirmière de la Première Guerre Mondiale dont l’histoire n’a pas retenu le nom…
Habit du Dauphin, gilet de Napoléon, robe de l’impératrice Joséphine, veste d’amazone de Cléo de Mérode, pantalon d’ouvrier, robe de George Sand, collet de Sarah Bernhardt, uniforme de zouave, salomés de Mistinguett, habit de forçat, chapeau-chaussure de Gala, tablier de travail, tailleur d’Audrey Hepburn, manteau d’Elsa Schiaparelli, robe de la duchesse de Windsor, pyjama du soir de Tilda Swinton… une centaine de pièces avec ou sans pedigree identifient ceux qui les ont portées.’
Enfin, mercredi soir, pour célébrer notre départ, Fabien et Qing nous invitent à partager un repas cantonnais au restaurant Sinorama, situé au croisement de l’avenue Choisy et de la rue de Tolbiac.
Voilà le dernier billet de notre séjour à Paris.
La semaine prochaine, je relaterai les rencontres de notre navigation.
Bidonnant, le récit de vos derniers jours à Paris!!! E. a. les (fenêtres en) chiens assis (comme chez mes parents au Bierstal).
Tiens, vous naviguez sous pavillon français?
Biz. Luc
Cher Luc,
Souviens-toi, nous avons acheté le Chat Lune à Auxerre et Paul l’a immatriculé en France. Pas de raisons de changer, donc oui, nous battons le pavillon Cocorico.
@+Guy