À Koblenz, le capitaine du port de Ehrenbreitstein nous a réservé un emplacement à côté du bloc sanitaire, en face d’un poste de la police fluviale, avec vue sur le Rhin et la silhouette de la ville de l’autre côté du fleuve.
Pour aller en ville nous empruntons un bac piloté par un skipper de mon âge et un jeune temporaire qui collecte les billets et frappe les amarres.
L’horaire n’est pas très allemand et l’équipage est sympathique et décontracté.
Le panneau dit ‘De 08:30 à 18:30, à intervalles réguliers et selon les besoins’. Avant chaque départ, le skipper regarde si aucun client potentiel ne se pointe à l’horizon et si c’est le cas, il lui fait signe de ne pas se dépêcher, ‘on vous attend’.
Lors d’un trajet, nous étions installés sur un banc à l’avant du bateau, le skipper bavardait avec une connaissance qui était embarqué avec nous. Au bout d’un moment, il remarque notre présence et nous fait, ‘si on y allait, qu’en pensez-vous?’
La citadelle de Ehrenbreitstein domine le fleuve en face de Coblence. Depuis quelques années, un téléférique y transporte les touristes par dessus le Rhin. De la rive gauche, où nous sommes amarrés, un ascenseur fait la même chose.
Vendredi matin, le 9 septembre, nous montons à pieds, l’équipage du Chat Lune est en forme, et il ne nous faut qu’une demi heure pour atteindre l’entrée de la forteresse. On admire la vue et on fait demi-tour.
Au pied de la General-Aster-Weg, le sentier qui nous a conduit en haut, se trouve le Rhein-Museum Koblenz. Le guide à l’entrée nous explique que ce musée appartient à une association privée. Il fonctionne grâce à des volontaires et sans aucun subside de la ville ou de l’état. C’est une espèce de musée de la marine avec les maquettes de bateaux, l’accastillage ancien, les instruments du bord et les tableaux représentant les activités fluviales. La dernière salle offre une collection de photos anciennes où l’on voit entre autre, le pont flottant qui reliait les deux rives avant que le pont fixe ne soit construit.
J’adore la langue allemande pour sa faculté d’inventer des mots composés qu’en tant qu’étranger, je trouve drôle. Dans la Florinskirche, l’église jésuite de Koblenz, un dépliant m’invite à parrainer le nettoyage des tuyaux d’orgue de l’église. Littéralement de devenir un ‘parrain nettoyeur de tuyaux’, en un mot, un ‘Pfeifenputzerpate’.
Au centre de la ville, la municipalité qui, toujours selon le guide du Rhein-Museum, avait trop d’argent et ne savait qu’en faire, a construit un immeuble moderne qui renferme le Mittel-Rhein Museum, l’office du tourisme et la médiathèque, laquelle en Allemagne s’appelle encore toujours, la bibliothèque.
Toujours selon le guide du Rhein-Museum, l’endroit aurait fait une belle esplanade au centre de la ville. L’homme a peur du vide, les promoteurs sont avides et Confluence fut construit.
Les guides de l’office du tourisme sont nuls, ils se contentent, pour 50 euro cent, de me vendre un plan de la ville.
Quelques jours plus tard à Bonn, nous auront le plaisir de recevoir des explications précises et détaillées de ce que cette ville offre, mais je commenterai cela dans mon prochain billet.
Le musée vaut le détour, ne fut-ce que pour les statuettes polychrome.
Samedi, le 10 septembre, le Chat Lune s’engage sur le Rhin. La descente se fait sans encombres, le courant aidant, nous parcourons les 70 kilomètres qui séparent Koblenz de Mondorf en un peu plus de 4 heures. Le fleuve est large et bien balisé, les gros commerces, les bateaux hôtels et les bateaux de promenade nous croisent et nous dépassent. Souvent, pour suivre un trajet à moindre courant, les commerces montants naviguent rive gauche et pour le signaler, ils arborent le carré bleu. Comme la règle le veut, nous les croisons tribord sur tribord.
Il nous arrive d’avoir à franchir de grosses vagues, elles sont toujours générées par de petits bateaux propulsés par de puissants moteurs. C’est une règle universelle, comme les chiens, plus c’est petit plus c’est bruyant.
Les berges offrent une alternance d’industries et de Rhein-Romantik, c’est beau le Rhin.
On passe les piliers de l’ancien pont de Remagen, qui en 1945 a permis à 8000 soldats américains de franchir le Rhin pour la première fois. J’ai mis cette photo par erreur sur mon billet précédent.
Le prochain billet sera consacré à notre séjour à Bonn.