On s’habitue aux contrôles permanents; les sacs à ouvrir dans le moindre magasin, la fouille à l’entrée des musées et les portiques détecteurs de métaux, les policiers bardés de vestes pare-balles et les militaires en tenue de guerre dans chaque rue et à l’entrée du moindre immeuble plus ou moins officiel.
Mais on savoure leur absence et on sourit lorsqu’on croise une patrouille de policiers décontractés, qui dégustent une glace au coin d’une rue piétonnière au cœur de la vielle ville de Cologne.
Bien entendu, l’Allemagne n’a pas été la victime d’attentats meutriers et le pays n’est pas au niveau d’alerte 3, on peut rêver.
Voilà deux pays qui se touchent, dont l’histoire se touche, et qui sont si différents. Lorsque nous sommes en France, nous aimons la France et lorsque nous sommes en Allemagne, nous aimons l’Allemagne.
Pourtant, ce sont deux mondes très différents. Je ne vais pas les comparer, ni énumérer ce qui nous frappe, car comparer c’est juger. Nous parlons les deux langues, nous y rencontrons la même gentillesse et la même volonté spontanée d’aider le touriste, de l’aide à l’amarrage à la recherche d’un site dans la ville.
En 1945, la plupart des villes Allemandes importantes furent la victime de la stratégie de démoralisation prônée par Winston Churchill. Dans les musées de la ville on peut voir les témoignages photographiques de l’horreur que les B-45 et autres bombardiers ont laissé sur leur passage, jour après jour, nuit après nuit.
Aujourdhui, tout est propre, moderne et blinquant, comme on dit chez nous.
Les immeubles historiques, les maisons et les églises ont étés reconstruits tel qu’ils étaient avant les bombardements. Époustouflant. En plus de cela au fil du développement économique, les municipalités ont investi dans la modernisation de l’infrastructure et dans l’embellissement de leurs agglomérations et pour notre bonheur, l’art n’a pas été oublié.
Bonn fut pendant plus de cinquante ans, la Bundeshaupstadt, la capitale de l’Allemagne de l’Ouest. Ses détracteurs la baptisait ‘la Bundeshauptdorf’. N’empêche que dix-sept années plus tard, on voit encore les traces de ce passage dans l’histoire.
Nous avons amarré le Chat Lune dans le port de Mondorf, un village à 4 km à l’amont de Bonn. Trois clubs se partagent la darse qui a été creusée dans les années 70, pour extraire la terre nécessaire à la construction de la route qui même à Bonn.
Le président du Rhein Yacht Club, celui que nous avons choisi, nous explique qu’une source d’eau fraîche se déverse dans le bassin et que par conséquent l’eau est très propre et qu’on peut y nager, ce que nous faisons plusieurs fois par jour. Il fait toujours très chaud en cette fin de saison.
Le bus 550 nous conduit à Bonn, nous avons décidé de faire ici une halte prolongée, la ville a un bon Chi, notre qualification favorite et en plus de cela, elle offre aux visiteurs de nombreux musées. Au centre on trouve le Stadtmuseum et le musée de l’Université et plus au sud, le long du Rhin, dans le quartier administratif, où on peut apercevoir au travers des grilles, la résidence de Konrad Adenauer, se trouve la Museumsmeile avec entre autre, la Kunsthalle, la Haus der Geschichte BR.Deutschland et le musée Alexander Koenig.
Une ligne de métro relie le centre à la Museumsmeile. Il est nickel, les rames passent à des intervalles réguliers. Peu peuplé, on l’imagine autrement du temps où la ville était le centre administratif du pays.
Jusqu’au 22 janvier 2017, vous pouvez aller admirer, à la fois dans le Stadtsmuseum et dans la Bundeskunsthalle une exposition consacrée au Rhin. Der Rhein, eine europäische Flussbiographie.
Marleen remarque que les cours d’histoire de notre jeunesse ne soulignaient pas le rôle que ce fleuve à joué dans la construction de l’Europe. De la préhistoire aux deux guerres mondiales, en passant par les Romains et les rois de France. Le Rhin fut la frontière changeante entre Germain, Gaulois, Bourguigons, Bourbons et autres. Théâtre de guerres, on voit s’ériger sur toute sa longeur, pendant deux mille ans, un chapelet de citadelles et de fortifications. Des ponts furent construits et détruits, son cours fut régularisé et raccourci et les industries en firent un égout à ciel ouvert. Aujourdhui il reste l’axe commercial le plus important de l’Europe, la pollution est endiguée et 64 espèces différentes de poissons y ont retrouvé leur biotope.
Au Kunstmuseum, il faut aller voir la rétrospective de l’expressionniste Allemand August Macke.
Le Zoologische Forschungsmuseum Alexander Koenig est à la fois un musée d’histoire naturelle et un centre de recherche. Nous y découvrons une exposition temporaire consacrée à Wolfgang Hartwig. Né le 15 juillet 1928, il fut le ‘Chefpräparator’ du musée à partir de 1956. Il jouit d’une renommée internationale comme illustrateur d’animaux. La précision des coup de pinceaux et le choix des couleurs de ses aquarelles et ses huiles m’émerveillent.
Bonn ne figurait jamais sur la liste des villes à visiter. On a changé d’avis.
Bonjour « Chat Lune »
Avec beaucoup de plaisir et d’intérêt, nous continuons à vous suivre. Les billets sont toujours riches d’informations et plein d’humour. Le voyage sur le Rhin nous intéresse particulièrement car nous n’avons pas encore osé à y mettre « nos pieds ». Nous étions sur la Meuse, la Sarre et la Moselle, nos chemins ont failli de se croiser,… mais vue les conditions en juin/juillet, nous avons préféré de retourner par la Maas au Pays-Bas. Ca sera pour une autre fois! Vos conseils sont très précieux et on s’y souviendra,… Bien à vous « Vagabond Crew ».
Bonsoir l’équipage du Vagebond,
Merci pour vos commentaires élogieux. On se croisera un jour, le hasard en fera de sorte.
Une des idées que nous avons pour notre prochaine croisière en 2017, est de descendre le Champagne-Bourgogne, prendre le Doubs jusque Mulhouse et puis le Rhin tout en faisant des aller-retour sur le Neckar, le Main et le Laan.
Bien entendu, après avoir passé quelques semaines à Paris au préalable. On verra.
Amitiés,
L’équipage du Chat Lune