Nous sommes amarrés dans le port de la ville de Heusden, sur la Meuse, à 10 km à l’ouest de ‘s Hertogenbosch.
Marjan et Will nous ont recommandé de faire une halte ici.
Heusden eut une importance stratégique au 16e et 17-ieme siècle lors de la guerre de 80 ans, la révolte des 7 provinces protestantes du nord contre le catholique Philippe II d’Espagne.
Elle faisait partie de la ligne de défense du sud et par conséquent elle fut fortifiée, entourée de murs et de douves et dotées d’un grand nombre de bastions. Les guerres de religion terminées, la ville perd de l’importance et décline lentement.
Après la deuxième guerre mondiale, elle échappe de justesse aux ardeurs des promoteurs immobiliers qui envisagèrent de remplacer les fortifications par des HLM.
Au début des années soixante elle fait l’objet d’un plan de restauration majeur qui en re-fait la ville fortifiée que nous découvrons aujourd’hui.
Pour illustrer l’importance des travaux, voyez sur la photo, le Chat Lune amarré dans le ‘stadshaven’, le port de la ville. Ce dernier perdit son utilité et au début du vingtième siècle. Il fut comblé et devint la ‘Wilmelmina plein’ avec pelouses, bancs et arbustes.
Pour la joie des plaisanciers, la rénovation le re-creusa et lui rendit l’aspect qu’il avait au moyen âge, lorsqu’il accueillait les bateaux de pêche qui alimentaient la ville en poissons frais.
Venant de la Meuse on y accède en passant sous un pont levis en bois blanc. Sur le quai, on trouve des toilettes ouvertes de 09:00 à 17:00, sinon, ni eau, ni électricité, la seule concession à la modernité est un signal wifi. Par contre, la vue est surprenante, il ne faut pas beaucoup d’imagination pour voir les skutjes débarquer leur marchandises sur l’embarcadère en bois qui même au ‘Vismarkt’ situé plus haut.
Comme de coutume, le plan de l’office du tourisme en main, nous faisons le tour des remparts et des bastions et nous parcourons les rues de la ville à la recherche des enseignes qui ornent le fronton des maisons.
Selon la dame de l’office du tourisme, la demeure avec la hache, voir la photo ci-dessous, pourrait avoir hébergé un boucher ou un bourreau, les archives sont muettes à ce sujet.
Marjan Smit et son compagnon Will habitent Eindhoven dans une ferme construite au 17-ieme siècle. La demeure est située en ville, elle est classée monument historique et en tant que telle, elle doit rester dans son jus, à l’exception des aménagements intérieurs qui la rendent habitable au normes d’aujourd’hui, sanitaires, électricité, chauffage central.
Nous avons rencontré nos amis en France il y a quelques années. Comme nous, en été, ils promènent leur ‘Geertruida’, une vedette Hollandaise, sur les voies navigables d’Europe.
Marjan est une artiste renommée, elle travaille le verre et dessine des lithographies à la pointe sèche. Voir son site http://www.marjansmit.nl.
Nous étions de passage à ‘s Hertogenbosch, Will est venu nous prendre en voiture pour passer le week-end chez eux, la propriété comporte une annexe séparée avec une chambre à coucher et une salle d’eau, l’accueil des amis.
Je reviens en arrière.
À partir de Düsseldorf, nous avons continué à descendre le Rhin, par petites étapes d’une trentaine de kilomètres chacune, question d’avoir le temps de visiter les endroits où nous faisons halte. Il faut au Chat Lune environ deux heures pour ‘avaler’ trente kilomètres de Rhin.
Pour parcourir la même distance en remontant le fleuve, à la même vitesse sur l’eau de 9 km/h, il faudrait 10 heures. En poussant le moteur à 12 km/h sur l’eau, il faudrait 5 heures, faites le calcul.
Nous faisons une halte dans le Eisenbahnhafen de Duisbourg, PK 781.
L’intérêt de l’endroit d’amarrage est la proximité du musée de la marine. Il est localisé dans les bâtiments d’une ancienne piscine. C’était l’époque où le bassin destiné aux femmes était situé dans un bâtiment séparé de celui des hommes. On ne souhaite pas que cette tradition revienne.
Pour mes amis navigateurs, notez que le port de plaisance de Duisbourg fournit le fioul au prix le plus bas du Rhin, selon le capitaine du port.
Emmerich, notre dernière arrêt sur le Rhin Allemand, est une autre halte que nous avons aimé, nous y sommes restés deux nuits.
Tuyau pour les plaisanciers, essayez d’avoir la chance de pouvoir vous amarrer à un des deux emplacements disponibles du ‘Stadthafen’, le port de la ville. Il est situé à bâbord dans la darse commerciale, en amont de la ville au PK 851,8.
Le ponton est neuf. Il n’y a pas de sanitaires, pas de douches, pas d’eau mais il offre deux bornes électriques payantes. Le stationnement est gratuit et la ville est à deux pas.
Plus loin, passé le pont suspendu, au PK 854, se trouve rive droite, le plus grand port de plaisance d’Allemagne, dit le guide. Il est à 2,5 km de la ville.
À 200 m du Chat Lune, nous découvrons le restaurant Schlemmerich. Sa terrasse ensoleillée surplombe le Rhin, le café est bon, il y a du WiFi et le chef offre en semaine le choix de 6 plats du jours différents. Il devient notre point de chute.
La ville est proche de la Hollande et les touristes de ce pays sont nombreux à déambuler la Rhein-promenade et à goûter la pâtisserie Allemande.
Mon prochain billet parlera de la suite de notre traversée de la province de Noord-Brabant.